Zaho De Sagazan

[Axwell]

Nouvelle venue dans la chanson française, elle sort ce single "Tristesse", prélude à son premier album à venir, "La symphonie des éclairs".

C'est assez étrange, et du coup j'aime bien !

 

Zaho de Sagazan - Tristesse

 

Modifié 28 février 2023 par Axwell

[Ygrek]

J'ai découvert ça hier, j'aime aussi beaucoup le clip (et le titre)

C'est la fille d'Olivier de Sagazan, l'artiste qu'on voit dans le clip de "A l'ombre" de Mylene Farmer

[Axwell]

il y a 58 minutes, Ygrek a dit :

J'ai découvert ça hier, j'aime aussi beaucoup le clip (et le titre)

C'est la fille d'Olivier de Sagazan, l'artiste qu'on voit dans le clip de "A l'ombre" de Mylene Farmer

Ah voilà, le nom me disait quelque chose !

Ils ont l'air tout-à-fait équilibrés dans cette famille

[mindscape]

Je l'ai découvert, il y a un an avec "La déraison". Une claque !!!  Depuis, je la suis régulièrement. 

 

Zaho de sagazan "La déraison" (2022).

 

Tout à commencé à l'adolescence, Zaho délaisse la danse pour le piano. Au début, elle ne se voit pas artiste, c'est juste un moyen de de défouler et comme pas mal de jeunes de son âge, elle poste régulièrement ses prestations sur instagram. Une manière de juger ses expériences et ses progrès, son besoin de composer, d'écrire et de chanter. 

 

Si ses premiers goûts musicaux sont assez classiques (elle a découvert Brel et Barbara vers 13 ans), les années qui suivent lui feront élargir ses préférences vers l'électronique Berlinoise. que ce soit par le biais de son père ou des découvertes via les réseaux. 

 

Côté compo, son style d'écriture se précise, s'amusant à jouer avec les sonorités et les significations des mots, à la manière d'une boucle sonore qui évolue au fil du temps. Elle reçoit la demande d'une première partie mais ne sent pas encore prête. Par chance, les confinements successifs lui font gagner du temps.

 

Puis elle rencontre le groupe inuit qui lui font découvrir les synthés modulaires, leurs possibilités et leurs limites. En 2021, Rebecca warrior lui demande de faire la première partie du concert de Mansfield TYA au Trianon. Comme le groupe est raccord avec son projet, elle accepte. Peu de temps après, c'est Hervé qui l'invite à faire la première partie de l'Olympia.

 

Alors qu'elle a suffisamment de titres pour se produire en live, aucun titre n'est encore présent sur les plate-forme de streaming. Pour pouvoir participer à des prix récompensant les talents émergents, elle écrit "la déraison" et ses acolytes, lui permettent de le finaliser avec leurs synthés, le tout en trois jours dans l'urgence (c'était le délais qu'il restait pour candidater). Le titre se fait relayer sur les plate-formes et lui permet d'accéder un palier supplémentaire : Remporter le prix Chorus en avril.

 

Zaho de Sagazan : Prix Chorus (2022)

 

Si "La déraison" tournait depuis quelques semaines dans ma playlist. C'est sur ce live que je me suis une claque avec "Tristesse".

Sur cette vidéo, elle dévoile 7 titres bien solides mais toujours en phase de développement, l'album n'étant pas encore enregistré et "La déraison" était à l'époque le seul titre officiel. 

 

Modifié 1 mars 2023 par mindscape

[mindscape]

La suite s'enchaine naturellement. En juin, elle dévoile "Suffisamment", un titre dans la lignée du précèdent qui lui permet d'accroître son public, de continuer à faire des concerts, que se soit en festival ou en première partie de Fishbach et de Juliet Armanet. 

 

Zaho de Sagazan "Suffisamment" (2022)

 

Vers la fin de l'année, "Les dormantes" lui permet de présenter son premier clip. Un titre qu'elle aura mis 5 ans à peaufiner afin de trouver les mots les plus justes pour décrire l'emprise dans une relation, sa meilleure amie ayant vécu cette situation. 

 

Zaho de Sagazan "Les dormantes" 2022

 

Annoncé depuis l'automne, la sortie de "La symphonies des éclairs" a été officialisée début Février. Parmi les 13 titres qui sortiront le 31 mars, "Suffisamment", "Les dormantes" et "Tristesse". J'en connais déjà une bonne moitié comme le titre d'ouverture "La fontaine de sang" qui annonce la couleur : Avec son univers, on est pas la pour rire.

 

Personnellement, je suis très impatient car j'adore le côté froid des titres découverts jusqu'ici et la manière de jouer avec les mots comme si c'était une patte à modeler mais aussi ce côté viscéral quand elle est sur scène. 

En revanche, pas de "Déraison", ni "Le dernier des voyages", ni "Dansez" présentés en concert. Un petit bémol pour la version studio de "Tristesse". Même si c'est très bon, il est trop court, amputé de sa dernière partie où elle se lâche complètement en live. 

 

Tracklisting :

1- La fontaine de sang

2- Aspiration

3- Les dormantes 

4- La symphonie des éclairs 

5- Les garçons 

6- Language

7- Dis-moi que tu m'aimes

8- Mon inconnu

9- Je rêve 

10- Tristesse 

11- Suffisamment 

12- Mon corps 

13- Ne te regarde pas

 

Modifié 1 mars 2023 par mindscape

[Moratto]

Je ne sais pas encore si j'aime bien Tristesse, mais c'est possible que ça fasse son chemin avec un peu de recul, car c'est clairement un titre et une interprétation qui interpellent et se démarquent, là il y a tellement de personnalité qui se dégage de ça qu'il y a vraiment de quoi se faire remarquer. Je la vois bien aux Victoires de la Musique dès l'an prochain.

[mindscape]

Sa date du Trianon affichant complet, les places de l'Olympia ont été mis en vente pour le 4 novembre. Cette date a ravivé l'envie de la voir en concert. Pour l'histoire, elle est passé près de chez moi au moment où les restrictions du au covid commençaient à se lever, mais c'était trop tôt, je ne voulais pas rentrer avec un petit cadeau. Au fil des découvertes sur la toile, je m'en suis mordu les doigts. Comme j'attendais avec impatience l'album, j'ai été la voir à l'Aéronef de Lille pour découvrir les titres que je ne connaissais pas une semaine à l'avance. Je n'ai pas été déçu.

Sur scène, à gauche Tom Geffray à la batterie et à droite d'Alexis Delong aux synthés du groupe Inuït, chacun ayant derrière lui un synthé modulaire qui clignotent. Plongé dans la pénombre, les deux musiciens prennent place et tournent leurs boutons pour qu'on entende de subtiles gouttes d'eau accompagné d'un légère nappe qui monte annonçant l'arrivée de Zaho de Sagazan pour interpréter le titre d'ouverture "La fontaine de sang". Faisant référence au poème de Baudelaire, d'une voix qui impose, elle fait le constat des hommes qui pillent la planète allant jusqu'à en boire son sang. C'est beau, apocalyptique et crépusculaire à souhait.

Les titres s'enchainent dans le même ordre que ses premiers lives, profite de pauses pour raconter une anecdote en rapport avec le titre, avec un certain humour, parfois avec un ton plus dramatique (cf "Les dormantes"). Des titres rythmés on passe progressivement vers des titres plus aériens, plus intimes, pour redémarrer de plus belle. Si le fil rouge est assez dark dans l'ensemble, l'interprétation incarnée est judicieusement combinée par l'occupation de l'espace. Elle peut être statique comme un piquet ("Mon corps"), bouger les bras comme un serpent ("Aspiration"), passer de gauche à droite pour taquiner le public (l'inédit technoïde "Habe sex mit mir"), invitant le public à se lâcher (le très club "Dansez") ou se déchaîner sur la version criarde de "Tristesse", nettement supérieure à la version studio. Par moment, elle s'assoit devant les synthés d'Alexis pour jouer du clavier ("Suffisamment"). Au final, c'est 15 titres qui seront joués dont 11 présents sur l'album en 1h30. C'est intense et court à la fois.

 

Zaho de Sagazan "La déraison" (Live à l'Aeronef) (2023)

https://www.youtube.com/watch?v=c7p8f4iMIsw

 

En complément, voici "Le dernier des voyages", Tritesse" et "Dansez".

Zaho de Sagazan "Live in Lorient, Hydrophone (2023)

 

 

 

 

Modifié 31 mars 2023 par mindscape

[mindscape]

Cette semaine, j'ai eu la surprise d'avoir l'album avec 2 jours d'avance. L'ensemble est très cohérent, crépusculaire, jouant avec les cordes sensibles avec une justesse qui impressionne, parfois on y voit une éclaircie par une pointe d'humour ou à travers le morceau titre de l'album "La symphonie des éclairs" qui signe avec "La fontaine de sang" un écriture plus poétique.

Au premier abord, l'écriture parait sommaire mais c'est principalement dû au processus de création, ces moments où, en jouant en boucle avec le sens des mots, quelques vers se creusent pour prendre plus de consistance selon l'angle d'attaque. Combiné aux boucles mélodiques, des accords joués en arpèges à l'infini, se modifiant au fil des semaines ou des mois, le mariage des deux donne une formule liquide prête à être transvaser dans les sonorités proposées par ses acolytes du groupe Inuït, Pierre Cheguillaume et Alexis Delong.

Il y a trois ans, Zaho de Sagazan leur dit qu'elle n'est pas intéressée par un format pop comme on peut entendre chez les chanteuses qui ont percé ces cinq dernières années. Ce qu'elle aime c'est la cold-wave des années 80 jusqu'aux groupes russes ou de l'Europe de l'Est perpétuant cet héritage ou les chanteurs morts, Brel en tête pour l'incarnation des mots. Les squelettiques compositions piano/voix se voient remplies de chair sculptées au scalpel, livrant des clones voir des expériences comme le ferait David pour former l'Alien parfait.

Si certaines versions en phases de mutation ont été captés par ceux qui ont eu de la chance jusqu'ici, elles sont le témoignage d'une constate évolution qui est capable d'accoucher à un monstre scénique comme "Tristesse". Même si le premier album est une étape de plus dans cette fulgurante ascension, la scène fait également parti du processus de créatif reléguant cette "Symphonie des éclairs" au flash d'un instantané. De plus, l'absence des titres comme "La déraison", "Le dernier des voyages" ou "Danser" peut en décevoir quelques uns.

A l'instar de la scène, la couleur de l'ensemble est sombre, mais jamais sobre, faites de multiples variations évoluant dans un écrin sonore tantôt aérien, tantôt dynamique par ses pulsations rythmiques avec pas mal de références à la musique électronique d'un autre millénaire. Ce panel de nuances est au service de la voix habillée de subtils effets, de la voix qui saute sur "La fontaine de sang" au grésillement d'outre tombe sur "Ne te regarde pas" en passant par les envolées faites de "ahhhh" de "mmmm" ou de "Oooh", un tic témoignant du processus créatif instinctif qui hante une bonne partie des titres. Parfois ses envolées sont noyées sous les synthés comme dans "Langage", titre timbre poste et bien pensé. Sur les plus pop, "Les garçons" et "Je rêve", je me suis surpris à penser respectivement à Barbara Carlotti et Françoise Hardy.

Au milieu de l'album s'ouvre une plage intime avec le titre "Dis-le moi que tu m'aimes", clin d'oeil évident à Barbara dont la voix se voit drapée d'un léger halo avec une proximité captant les bruit des touches et des cordes du piano. Une position risquée à mi-chemin qui permet à la fois de prendre une pause plus silencieuse mais totalement en raccord avec les autres textes où l'amour est traité sous différents angles d'attaque. Le fantasme instantané de "Mon inconnu" et "Je rêve", l'indécision dans "Les garçons" ou le décalage des sentiments chez "Suffisamment". L'autre thématique est en rapport avec ses propres expériences ou ressenti, l'addiction aux clopes dans "Aspirations", les relations toxiques dans "Les dormantes", sa facette ultra-sensible dans "La symphonie des éclairs", sans oublier le rapport à l'image de soi dans le dyptique "Mon corps" / "Ne te regarde pas".

Je ne sais pas si cet album va plaire et si certains voient en elle la prochaine révélation de l'année aux Victoires de la musique, je serais à la fois content et contrarié, craignant qu'elle puisse perdre cet adn dans les années à venir. Je ne sais pas ce que cette année 2023 va donner mais je pense détenir un album qui figurera dans mon top 3 de l'année.

Modifié 31 mars 2023 par mindscape

[Ygrek]

L'album est vraiment très bon !

[mindscape]

Depuis trois semaines, j'ai l'impression qu'elle a basculée dans une autre dimension. Un mois après avoir rempli le Trianon, c'est autour de l'Olympia d'afficher complet alors que la date est calée au 4 novembre. Dans la foulée d'autres salles se remplissent et de nouvelles dates vont être annoncées prochainement.

 

Faut dire que l'engouement des médias musicaux ces dernières semaines est assez hallucinant, chacun y va de ses louanges mettant en avant l'héritage "Brel ---> Stromae", certains au détriment de la musique fait parti du concept initial.

 

On est très loin de la sphère confidentielle de l'année dernière mais pas encore dans celle du grand public. Mais c'est suffisant pour que l'album se hisse à la 10e place du top album en première semaine. 

[Ygrek]

Le clip de "La symphonie des éclairs" vient de sortir, et c'est une merveille !

 

Zaho de Sagazan - La symphonie des éclairs

 

[mindscape]

C'est le deuxième clip pour ce titre, le premier ayant été conçu par sa sœur au printemps. 

 

Zaho de Sagazan : La symphonie des éclairs (2023)

 

Côté tournée, elle n'arrête plus (moyenne de 3/4 dates par semaine) ce qui permet à l'album d'osciller entre la 44e et la 95e place depuis le mois de mai. Aujourd'hui, elle doit être à 36 000 exemplaires vendus (streaming inclus). A ce rythme, le disque d'or pourrait être atteint en 2024, d'autant plus que des zénith sont annoncés pour 2024 avec une nouvelle configuration (apparemment 4 musiciens au lieu de 2).

 

Modifié 1 novembre 2023 par mindscape

[Phil]

Elle est nommée aux prochaines victoires de la musique.....5 fois !

[mindscape]

"La symphonie des éclairs" est disque d'or grâce aux concerts (115 dates en 2023). L'approche des fêtes a été bénéfique puisqu'on est passé à un rythme de 900 exemplaires par semaine à des pics de 3500 en décembre. A la mi-janvier, on en est à plus de 55 000 exemplaires (streams inclus).

Avec un rythme de trois dates par semaines jusqu'en avril, elle va continuer à vendre au moins 1000 ex par semaine. Peut-être avec de nouveaux pics pour sa participation à la star ac vendredi et les victoires le mois prochain.

Comme je le disais quelques mois plus tôt, je suis partagé sur cette nomination, principalement par le fait que cette étape la fasse s'éloigner de l'équilibre parfait que constitue un titre comme "La déraison" (injustement absent de l'album). Le mauvais signe est l'exploitation sur tous les médias de son titre fétiche "La symphonie des éclairs" qui a cassé la dynamique d'un nouveau titre tous les 4 mois. Je trouve qu'il a cassé l'exploitation de "Tristesse" et freiné tout autre sortie. Depuis le clip réalisé par sa soeur en avril, il n'y a eu rien de neuf qu'un second clip en octobre. J'ai peur que ce titre lumineux efface le côté obscur de l'album et que le public qui la découvre soit en soit dérouté.

Sachant qu'elle a "Dansez", "Habe sex mit mir", "La déraison" et "Le plus beau des voyages" en réserve, une possible réédition de l'album n'est pas à l'ordre du jour. En attendant, voyant le succès des reprises en live, les titres "Ah que la vie est belle" (Brigitte fontaine), "La bonne étoile" (M) et "99 Luftballons" (Nena) font l'objet d'un EP de reprises qui n'est disponible qu'en streaming depuis Noël. Là encore, les titres sont sympas mais trop lumineux par rapport au projet initial.

 

Zaho de Sagazan ( Live Paris L'Olympia )  "99 Luftballons"  (04/11/2023)

(

Modifié 23 janvier par mindscape

[Ygrek]

Je déteste sa reprise de "Ah que la vie est belle", ça m'a refroidi après avoir bien aimé l'album

[mindscape]

"Ah que la vie est belle" et "La bonne étoile" se ressemblent trop. Leur défaut, c'est le rythme ... trop basique et dans une moindre mesure, sa voix qui appuie trop sur "Ah que la vie est belle", je préfère la patte de Brigitte Fontaine, plus légère. Comme je ne connais pas la version de M, ça me dérange pas mais ça ne colle pas du tout à l'album.

Sur la Star Ac, c'était casse-gueule sur le découpage et une répétition express. On voyait bien qu'elle n'était pas habituée à l'exercice des duos sur un plateau et que les problèmes de micro ont déstabilisé le duo. Il aurait fallu qu'Alex le fasse en solo ou en évaluation mais comme c'est une chanson inconnue d'un public généraliste et/ou du public qui suit la Star Ac en général... La production préfère rester sur ses acquis et un catalogue daté.

[mindscape]

Avec 222k en 9 jours sur Youtube, "Aspiration" dépasse le nombre total de vue de "La déraison" au bout de 22 mois (209K).

SI le titre maintient le rythme, il pourrait dépasser les vues de ses titres les plus connus : "Tristesse" et "La symphonie des éclairs".

 

Zaho de Sagazan : Aspiration (2024)

 

Depuis sa découverte, je n'aurais pas imaginé un succès croissant. L'exploitation de l'album semble un peu bordélique : 7 clips en un an et demi (dont deux pour un même titre), soit 6 titres extraits de l'album pour promouvoir sa tournée. J'espère qu'elle ne rajoutera pas trop de dates cet été pour se contenter des festivals afin de commencer à travailler sur de nouveaux titres ou d'anciennes démo qu'elle a posté sur instagram il y a quelques années.

 

 

[Phil]

Beaucoup de récompenses aux victoires de la musique ...ça va aider.

[mindscape]

Et pas qu'un peu. Depuis ses nominations aux Victoires, l'album ne cesse de grimper dans le classement de la snep, passant de la 38e à la 12e place en un mois. Suite à l'émission, l'album a multiplié ses ventes par 5, propulsant l'album à la 3e place. La semaine dernière, il se classait 6e. En un mois et demi, elle aura écoulé 25 000 ex sur les 80 000 au total.

 

Récemment, elle a partagé une vidéo, chantant avec son idole, Tom Odell.

 

Tom Odell, Zaho de Sagazan : La symphonie des éclairs (2024)