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Bat For Lashes


Axwell

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J'ouvre le topic consacré à Bat For Lashes, qui a sorti son troisième album, "The haunted man", la semaine dernière. Pour les grands raccourcis, on parle de rencontre entre Kate Bush et Björk. Ne connaissant pas suffisamment ses albums, je ne sais pas si cela est justifié...

 

Toujours est-il que son premier (?) single "What's a girl to do" m'avait marqué par son ambiance étrange et son clip assez lynchéen !

 

 

 

Quant à son nouvel album, le premier single "Laura" m'avait laissé plutôt de marbre (mais replacé dans la perspective des autres titres du disque, ça passe beaucoup mieux). Le deuxième extrait "All your gold", en revanche, a un côté plus accrocheur (on peu penser à Gotye pour l'intro, d'ailleurs !). L'album est pour moi une bonne surprise.

 

All your gold

 

 

Petite revue de presse

 

Les inrockuptibles

Citation

Bat For Lashes, sobre et sophistiqué

Loin du délire néohippie chic du précédent album, Natasha Khan, alias Bat for Lashes, revient avec The Haunted Man. Sobre et sophistiqué, il permet à lAnglaise de laisser librecours à ses velléités pop.

La photographie est en noir et blanc. Au premier plan, le regard déterminé fixe lobjectif sans ciller. Le corps est entièrement nu. Les seins et le sexe de la jeune femme sont cachés par la jambe et le bras dun homme, nu lui aussi, quelle porte sur ses épaules. Limage est celle de la pochette de The Haunted Man, le nouvel album de Natasha Khan, alias Bat For Lashes. La majorité des images de femmes que lon voit dans les médias sont représentées selon des critères de satisfaction masculins, explique Natasha Khan, que lon retrouve, longue robe et allure victorienne, à lheure du thé. Ce corps est sans cesse soumis à un idéal, photoshopé, ou obéissant à des proportions qui nont rien à voir avec la vie réelle. Javais envie de montrer la nudité dune façon qui ne soit pas forcément sexuelle, mais aussi naturelle. Je pensais à Patti Smith, Frida Kahlo, à des femmes qui ont été confortables avec leur corps, leur pilosité.

Elle raconte ainsi comment, sur les photos de presse de son précédent album, Two Suns (2009), les quelques poils quelle portait sous les bras ont systématiquement été gommés par les magazines. Vous vous rendez compte ? Cest totalement rageant de ne pas pouvoir apparaître tel quon le souhaite ! Pour la pochette de son nouvel album, lAnglaise a donc pris les devants, et tout enlevé. Elle sest librement inspirée de Ryan McGinley, dont les clichés de riders ou dadolescents courant nus dans les bois ont fait le tour du monde. Diplômée des beaux-arts, Natasha Khan raconte être tombée sur un des bouquins du photographe new-yorkais dans une librairie de Brighton, où elle sest réinstallée. Ses photos ont quelque chose de sauvage, explique-t-elle. Jai été très marquée par celle avec la jeune femme qui porte un coyote. Je men suis inspirée en le remplaçant par un homme. Ça collait mieux avec la thématique de mon disque. Javais envie de parler des fantômes du passé, de ces choses que lon doit porter malgré soi. Lhomme sur la pochette peut représenter un ami, un amant, un soldat qui part à la guerre.

Sombre, direct, profond : tels sont les premiers mots qui viennent à lécoute de ce troisième album. Longuement mûri, enregistré entre Brighton, Los Angeles et lItalie, The Haunted Man contraste fortement avec le plus maniéré et exubérant Two Suns, qui contenait quelques morceaux de bravoure (dont The Big Sleep avec Scott Walker), mais aussi quelques ratés. The Haunted Man évoque plus volontiers Fur and Gold (2006), premier album brut et sidérant, bâti sur les brumes de Kate Bush et les plaines désertiques de Nico. Le disque, qui évoluait entre pop et avant-garde, lavait propulsée très haut, très vite (peut-être trop) : la petite Anglaise dorigine pakistanaise, réfugiée depuis ses 11 ans derrière son piano, était à présent adoubée par Björk et Radiohead et nominée au Mercury Prize. Je me vois vraiment évoluer dans mes disques, explique Natasha Khan. Le premier représente mon enfance, le second mon adolescence. Celui-ci, aussi cliché que ça puisse paraître, cest le temps de la maturité. Jai 32 ans, confiance en moi. Je nai plus besoin dinventer un filtre à travers lequel les gens pourraient me regarder.

Pour écrire The Haunted Man, Natasha sest appliquée à retrouver une certaine routine. Rentrée de New York après une déception sentimentale, elle confie avoir passé de longues heures au milieu des paysages anglais. Je me suis promenée, jai cuisiné, regardé des tonnes de films. Jai suivi des cours de poterie, de dessin. Jétais paumée, très malheureuse. Javais besoin de menraciner.

Elle sest même lancée dans des recherches sur son histoire familiale. On lavait jusqualors beaucoup entendue parler de la fantaisiste famille de son père des champions de squash de génération en génération au Pakistan, où Natasha Khan a vécu enfant -, moins de sa famille côté anglais et maternel. Jai découvert que lhistoire de ma famille était peuplée de sorcières, dimmolations. Cest fou comme dans le monde entier il y a toujours une suspicion, une peur du pouvoir féminin. Je me suis vraiment demandé ce qui me serait arrivé si javais vécu à cette époque-là.

Malaxé dans le home-studio, ce passé a donné naissance à des joyaux bruts, profonds, qui interrogent sans détour les relations entre hommes et femmes, entre générations. The Haunted Man, magnifique ballade rehaussée dun choeur dhommes, est la première à avoir vu le jour. Natasha Khan est partie lenregistrer en Italie, en compagnie de Rob Ellis et Adrian Utley, le guitariste de Portishead. Cette chanson parle des soldats qui reviennent de la guerre, des traumas que nous passons sous silence, explique-t-elle. Ce sont des stress qui sinscrivent sur plusieurs générations. À la fin du titre, des voix féminines viennent offrir leur soutien à ces hommes traumatisés, avant de plonger dans un spectaculaire final chaotique.

Natasha Khan est ensuite allée, maquettes sous le bras, à Los Angeles, enregistrer dautres titres avec ses deux complices de longues dates : Beck (avec qui elle a chanté et écrit Lets Get Lost pour la franchise Twilight) et Dave Sitek de TV On The Radio. LAnglais David Kosten a assuré la production, comme sur ses précédents albums. Et si linfluence du hip-hop (Public Enemy, Lil Wayne, Jay-Z), dont elle est grande fan, est immédiatement palpable, le disque, en cela très proche de certains albums de Kate Bush, reste très anglais. Je crois quil a vraiment été façonné par mes promenades, par les paysages, par mon retour aux sources. Mais ça a été un processus difficile. Jétais très flippée, jai eu limpression de crever parfois. Il y avait tellement de frustration. Jai mis beaucoup de temps avant davoir une vue densemble.

Pour la première fois, Natasha Khan a écrit une pop-song. Des tentatives existaient par le passé, les Whats a Girl to Do? ou Daniel, mais ces titres rechignaient à totalement se laisser faire. Restaient ces mélodies un peu bizarres, des suites daccords peu évidentes. Cest aujourdhui chose faite avec Laura, quelle a coécrit avec Justin Parker, le complice de Lana Del Rey sur Video Games. Jusque-là, explique-t-elle, jétais un peu snob, je refusais lidée décrire avec quelquun dautre. Mais la vérité, cest quon tourne vite en rond : les mêmes accords, les mêmes mélodies. Dans la vie, il faut vraiment aller vers tout ce que lon a envie de repousser. Se confronter à ses peurs.

Le résultat classique, épuré, joué au piano est bouleversant. Natasha Khan dit sêtre inspirée, pour se plier à lexercice, des chansons des Carpenters, de Roy Orbison ou de Carole King quelle écoutait gamine. Je suis admirative de ce type de songwriting : simple, catchy et empreint dune certaine noirceur. On pense aussi beaucoup, en écoutant le destin de Laura, jeune femme qui préfère toujours fuir, sortir, senivrer plutôt que de se sentir seule, aux personnages déchus de Lou Reed, époque Berlin. La chanson parle aussi de gens dont la vie est un désastre mais qui parviennent à rester flamboyants, précise-t-elle.

Elle marque un temps, avant de conclure : Mais attention, je ne suis pas du tout attirée par les cinglés. Je nen peux plus des gens qui pensent que cest cool dêtre cinglé ou qui passent leur temps à écrire sur le suicide. Je crois quil faut avoir le courage dêtre en vie.

Source : http://www.lesinrocks.com/musique/critique-album/bat-for-lashes-sobre-et-sophistique/

 

L'express

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Bat For Lashes, chasseuse de fantômes

La jeune Anglaise sort ce lundi son troisième album, The Haunted Man. Un disque incarné, plus personnel et moins hanté que les deux précédents.

Tout commence par un cri, qui sort du plus profond du corps de Natasha Khan, alias Bat for Lashes: "Thanks God I'm Alive". On l'en remercierait presque nous aussi. Seulement trois ans se sont écoulés depuis Two Suns, mais quelques "enfin !" de soulagement ont été poussés à l'annonce du troisième album de l'Anglo-Pakistanaise.

The Haunted Man est dans les bacs ce lundi. On avait déjà entendu Laura, sa première chanson co-écrite - avec le Justin Parker de Video Games -, ballade à la voix puissante et plaintive, accompagnée de notes délicates au piano. Puis All Your Gold, aux cordes plus pop. Les neuf autres titres sont du même acabit : mélodie limpide et voix en avant. Comme avant ? Pas vraiment. Natasha Khan semble maintenant incarner sa musique, sur un album moins lointain mais plus grandiloquent, peut-être un peu plus grand public.

La mystérieuse le dit elle-même, The Haunted Man est "un peu moins boring" - ennuyeux - que le précédent disque. Elle se cache moins derrière son côté obscur, écoutez Marilyn ou Horses in the Sun. Sur la pochette, oubliés les fanfreluches et autres systèmes planétaire qui complexifient l'univers graphique et musical. Nue, elle porte un homme sur son dos : les barrières sont tombées. Mais la gestation a été difficile. Avant de concevoir cet album, Natasha Khan s'est consacrée à un scénario, à l'illustration, au jardinage... Elle s'est éloignée pour revenir, différemment.

Il faut dire que, comparée aux géantes Björk et Kate Bush après Fur and Gold (2006), épuisée par une longue tournée couronnée de succès après Two Suns (2009), elle avait de quoi avoir peur du troisième album. Elle s'est mise en danger. Et finalement, The Haunted Man, ce ne sont pas tant les démons qui la hantent que ceux qu'elle a chassés.

Source : http://www.lexpress.fr/culture/musique/haunted-man_1174449.html

 

Télérama, un peu moins fan !

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On a beaucoup aimé les deux premiers albums de Bat for Lashes. Dans un créneau étroit, risqué, sous très haute influence Kate Bush et, à un degré moindre, Björk, l'anglo-pakistanaise Natasha Khan avait réussi à tracer sa propre route. Sa troublante pop féerique esquivait brillamment les clichés. C'est dire si l'on attendait beaucoup de The Haunted Man.

Mais d'emblée la pochette, en rupture avec celles, énigmatiques et chargées, de ses prédécesseurs, inquiète : envolés les colifichets intriguants et l'ambiance onirique. Natasha pose ici, en noir et blanc, nue, un homme sur ses épaules. Un disque débarrassé d'effets encombrants, désormais inutiles ? Pas vraiment. Plutôt privé de son mystère, de son amateurisme éclairé, de son univers si personnel. The Haunted Man, avec sa production très chic, sa diversité calibrée, a tout de l'album aux visées ouvertement grand public. Du coup, si Khan y chante mieux que jamais, elle tombe dans les travers qu'elle avait jusque-là évités, diluant une partie de sa singularité dans la consensualité. D'entrée de jeu, Lilies sonne comme la parodie de Kate Bush qu'elle s'interdisait. Derrière, l'accrocheur All your gold, séduisant un temps, prend à la réécoute un désagréable air d'écho au tube éprouvant de Gotye. Plus loin, Laura, impeccable ballade glacée, lorgne pesamment du côté de Lana Del Rey. Elle est d'ailleurs cosignée de l'auteur de Video Games. Et ainsi de suite... The Haunted Man propulsera peut-être Khan vers les sommets. Ses premiers fans auront-ils envie de l'y accompagner ?

Source : http://www.telerama.fr/musiques/the-haunted-man,88116.php

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Le prochain album de Bat For Lashes est annoncé pour le 1er juillet et il s'intitule "The bride".

"In God's house" en est le premier extrait.

 

 

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