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Woodkid


Axwell

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Woodkid, de son vrai nom Yoann Lemoine, s'est d'abord fait connaître en tant que réalisateur : il a clipé plusieurs titres de Yelle ("Ce jeu"), Moby ("Mistake"), Katy Perry ("Teenage Dream") ou plus récemment Lana Del Rey ("Born to die" et "Blue jeans") entre autres.

Aujourd'hui, c'est dans la musique qu'il se lance avec un premier album attendu pour l'automne. Il sera intitulé "The golden age".

 

2 singles ont déjà été réalisés.

Le premier, "Iron", a bénéficié d'un EP 6 titres :

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1. Iron

2. Brooklyn

3. Baltimore's Fireflies

4. Wasteland

5. Iron (Remix By Mystery Jets)

6. Iron (Remix By Gucci Vump)

 

Il est également sorti en 7" picture disc (avec l'instrumental en face B)

Woodkid_0014901.jpg

 

Aujourd'hui précisément sort son nouveau single "Run boy run", lui aussi soutenu par un EP 4 titres :

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1. Run boy run

2. Run boy run (Sebastian Remix)

3. Run boy run (Tepr Remix)

4. Run boy run (Ostend Remix)

 

http://soundcloud.com/user1021884/wood-kid-run-boy-run-tepr

 

Et comme on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même, Woodkid a réalisé lui-même les clips de ses deux singles. Un style qu'on reconnaît désormais facilement.

 

Iron

 

 

Run boy run

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En juin, création de la disco de Woodkid avec l'ajout de 3 pressages (cliquez sur les images) :happy:

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Vinyle 7" picture disc du single "Iron"

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Pressage numérique de "Iron" appelé "Iron EP"

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Pressage numérique du single "Run boy run"

A noter que pour les 2 pressages numériques notés ci-dessus, vous pouvez écouter des extraits des titres via des liens iTunes ;)

La disco de l'artiste : Discographie.png

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Interview pour les Inrockuptibles

A quelques jours de son concert au Grand Rex (26 septembre), et alors que sa tournée française vient de débuter, Woodkid nous a accordé une longue interview. Et nous à offert un morceau à télécharger gratuitement, en exclusivité sur lesinrocks.com.

Actuellement en tournée, Woodkid s’est livré aux Inrocks.com à quelques jours de son concert au Grand Rex. Avec cet entretien, lesInrocks.com vous offrent la composition originale de Woodkid pour son dernier film avec Elle Fanning.

Peux-tu nous parler du concert qui aura lieu au Grand Rex le 26 septembre, et de cette nouvelle formule live que tu présentes dans le reste de la France depuis quelques jours ?

Cela fait un an, un an et demi qu’on tourne sur une formule avec huit personnes sur scène. Là, on a préparé un nouveau live, où on va révéler beaucoup plus de l’album, avec de nouveaux titres. Le Grand Rex c’est une date capitale pour moi, c’est la première vraie date ouverte payante à Paris. On a fait la Tour Eiffel, mais c’était un show privé. Le Grand Rex, c’est le cadeau que je veux faire à Paris, qui est ma ville. On va faire un énorme show : avec un orchestre symphonique et des projections. J’avais vraiment besoin d’allier la musique et les images. J’ai envie d’ajouter une nouvelle corde à mon arc : celle de la réalisation d’un show à grande échelle, avec un écran géant et des projections qui nécessitent des technologies assez avancées. Voilà deux mois que je suis enfermé à travailler dessus non stop. J’ai mis un point d’honneur à faire les choses moi-même sur ce live. A réécrire tous les morceaux en les adaptant pour le live, avec l’orchestre : c’est un boulot titanesque. Ca va vraiment être un moment spécial, c’est important pour moi que ce soit réussi.

Un concert comme ça, en général, ça conclut une tournée de deux ans. Toi tu commences ta tournée avec. Le projet Woodkid est vraiment à rebours de ce qui se passe aujourd’hui dans l’industrie du disque…

C’est un peu étrange oui. Je vais sortir cet album en 2013 avec l’impression de déjà sortir déjà un deuxième album. J’ai beaucoup tourné, j’ai eu un buzz avec deux singles (NDLR : Iron et Run Boy Run), j’ai connu ce qui ce passe quand tu sors un album en général. Il y a eu beaucoup d’attente à Paris, les gens étaient frustrés que je ne me produise pas ici mais en même temps c’était voulu. Je voulais pouvoir présenter un show d’une heure et demie qui tienne la route. Je suis vraiment à l’aise sur scène désormais, donc je me sens prêt à présenter mon projet à Paris et aux gens de mon entourage. On connaît l’exigence du public parisien.

Ce côté hyper attendu, comment as-tu cherché à le désamorcer ?

La solution, c’est de fournir un travail sincère avec de l’effort personnel. Ne pas arriver les mains dans les poches et se reposer sur ce qui a été fait. C’est pour ça qu’on amène une nouvelle dimension. Pour moi, travailler trois mois sur une date, c’est un investissement énorme. C’est ce qu’attendent les gens de moi. Je travaille sur des visuels en rapport avec l’histoire que je mets en place sur l’album à venir. On travaille sur une édition qui contient une sorte de bible. C’est une histoire émotionnelle, à mi-chemin entre de la prose et un essai sur les émotions, sur l’histoire d’un enfant qui grandit et qui va à sa perte. C’est plein de symboles et de métaphores. J’essaye de porter ça sur le live ; à travers des visions qui sont l’aboutissement de ma démarche artistique du moment. Ce que j’appelle en anglais les “translations”, les conversions entre le son et l’image. Ça va être une sorte de galaxie en noir et blanc avec un ressort très HD, très futuriste et en même temps très old school. J’essaye de transcrire les émotions en couleur, les émotions en texture. Faire ce triangle qui navigue entre le son, les émotions et l’image. Ce que j’ai fait dans Iron, le son de ces cuivres transposé en image. Le live, c’est une projection de 20 mètres qui complète l’émotion. Ça va soulever chez les gens des choses intenses et profondes. L’idée de ce live, c’est de décupler des émotions à la fois très noires, très romantiques, et très lumineuses.

Woodkid, c’est le projet sur lequel il y le plus d’attente, quasiment depuis Daft Punk. Ce groupe avait énormément délégué son image à Gondry ou Spike Jonze. Toi, à l’inverse, tu vas vers une démarche beaucoup plus personnelle…

Je vois ça comme un projet d’art contemporain, avec une démarche conceptuelle assez forte. On m’accuse souvent d’être trop conceptuel mais je ne vois pas en quoi ça enlèverait la qualité artistique. Ce n’est pas un projet improvisé, c’est de la construction. C’est comme si je créais une installation avec deux dimensions, l’image et le son. Au Grand Rex, il ne faut pas s’attendre à voir les clips en live Je vois tellement de projets qui sont magnifiques mais incohérents d’un clip à l’autre, d’un clip à la scène, d’une pochette à des photos de presse… On travaille réellement pour qu’il y ait une cohérence dans notre projet.

Le fait d’avoir bossé avec des artistes, comme Lana Del Rey ou Drake, ça t’as aidé ?

Surtout, le fait que mon nom soit associé à celui de Lana Del Rey m’a aidé à être plus populaire. Lana a relayé mes vidéos, en terme de promotion c’est super pour moi. Ça m’a apporté, malheureusement pour elle, la leçon de ce qu’il ne faut pas faire en terme d’empressement, de création et de rapidité de production. A savoir, surfer sur un buzz un peu trop intense. Je me sens toujours coupable d’agresser un peu trop les gens : mais c’est le prix à payer. On aurait pu s’empresser de finir l’album quand il y a eu ce buzz autour d’Iron. A l’inverse, on s’est dit : il nous faut deux ans de plus. C’est pas grave, on a tout retravaillé jusqu’à obtenir ce qu’on voulait vraiment. Lana Del Rey, c’est un très beau projet qui a souffert de son succès. Iron a explosé trois mois avant Video Games. Elle travaille déjà sur son prochain album, alors que moi je n’ai pas encore sorti le mien. Elle arrive à encaisser tout ça parce qu’elle est forte, mais moi je ne pourrais pas.

Pour Drake, c’est moins comparable dans le sens où c’est une musique différente et un public différent. C’est quelqu’un qui est déjà mainstream, et qui gagne plus en hype derrière. Ce n’est pas tout à fait le même schéma.

Woodkid, c’est quel genre musical ? Pop, mais pas vraiment…

Dans l’écriture ça reste des chansons pop. Après, dans l’arrangement, il n’y a rien de pop. Il n’y a pas de batterie, pas de basse, pas de guitare, très peu de clavier. Il y a du piano. C’est finalement une espèce de musique classique un peu future mise en forme comme de la pop. Ce n’est pas de la musique classique dans le sens niais du terme. C’est un truc très masculin, très agressif.

Tu daterais de quand la naissance de Woodkid ?

Les premières maquettes, il y a cinq ans. Mais la naissance de l’identité de Woodkid, c’est quand on a fait Iron. On s’est rendu compte que c’était ça. On a tous été surpris par cette chanson là. Plus on avançait, plus le morceau grossissait comme du popcorn et d’un coup, ça a surgi comme une évidence. La première fois que j’ai signé chez Gum avec Pierre Le Ny, moi je disais : “je veux faire la musique de Péplum”. Beaucoup de cuivres. J’ai envie que les gens qui écoutent ces chansons aient l’impression d’être des héros. C’est une musique qui donne vachement de force. Les gens écoutent en courant. On a été utilisé aux JO, dans une publicité Nike. Il y a quelque chose de puissant dans les intentions d’arrangement.

Le fait d’avoir envie d’être musicien et d’avoir commencé à l’inverse par la création de vidéo, c’est paradoxal…

Je l’ai pris comme un loisir. Je me suis dit c’est cool, j’aurai fait ça dans ma vie. Comme une expérience. Quand j’atteins l’aboutissement dans un domaine, j’ai tendance à l’assassiner et à aller vers autre chose. C’était au moment où ma carrière de réalisateur allait vraiment bien, je me suis dit, tiens, essayons autre chose. Je ne l’ai pas vu venir : Iron, c’est un tournant dans ma vie, vraiment.

Le jour où la vidéo d’Iron est arrivée sur Facebook, il y a eu comme une espèce de main de Dieu, le clip s’est propagé de page en page…

On a eu vachement de chance. Les gens ont vu la quantité de travail qu’il y avait derrière. Avant, je prenais ça comme une blague, maintenant, c’est plus une blague du tout. Je commence à apprécier et à prendre un pied de fou sur scène. J’ai l’impression d’avoir toujours rêvé secrètement de ça. Maintenant, ça fait sens donc je me concentre là-dessus. Aujourd’hui, la réalisation de clips, c’est plus vraiment au programme.

En France, on n’aime pas beaucoup les touche-à-tout…

Dans un cadre complètement français, je me sens toujours un peu coupable de ça. Disons que je suis une très bonne cible pour la critique. J’ai de la chance, je ne suis pas trop attaqué, on est resté assez discret. Je me sens très attaquable et je le comprends. Le côté pluridisciplinaire peut susciter de la jalousie. A l’étranger, ceux qui m’ont vu grandir dans l’image et me voient partir vers le son, ça les énerve. Mais dans la musique, il y a une espèce de fascination qui est assez chouette. Il y a un vrai rapport affectif, d’échange.

Il y a une fascination pour le projet Woodkid dans le hip-hop américain ?

Oui, c’est assez drôle. Kendrick Lamar a fait une reprise d’Iron. J’ai été approché par pas mal de gens, Drake, mais aussi Kanye West : il retweetait souvent mes images. Il y a quelque chose de très masculin, d’assez prétentieux dans ma musique qui plaît au hip-hop, le côté épique.

Sur Woodkid, tu travailles avec une très petite équipe…

Je sais ce que je veux. J’arrive avec des maquettes assez abouties et des intentions de productions définies. Je rentre en coproduction avec les Shoes, surtout Guillaume Brière. Et puis derrière, on travaille avec des gens du classique, les gens de l’opéra de Paris et du National pour avoir un son très organique sur les orchestre, qu’on a ensuite mixé avec des sons d’orchestre digitaux. Ce qui donne un son futuriste. Tout ça donne de la puissance et de la tenue, ça enlève le côté romantique. J’ai écrit beaucoup d’arrangements. Ambroise, du groupe Revolver, en a écrits aussi. Dans ce projet, y’a quelque chose qui me rappelle les années 70, les grands concept albums Pink Floyd…

…et tout ça à un moment où l’objet disque tend à disparaître…

On est parti du principe que si on faisait quelque chose, on voulait le faire à fond et qu’on se donnait du temps pour le faire. Moi, j’avais la chance d’avoir un peu de sous de côté donc je pouvais me permettre d’investir du temps là-dedans. C’est un cercle vertueux, un processus excitant et déroutant. C’est quelque chose de nouveau alors je le fais avec beaucoup de plaisir. On était tous dans la découverte, dans l’aventure. Il y a des matins où je me lève et je me dis “Qu’est ce que c’est que cette blague. Moi je suis en train de faire un disque ! J’ai des gens qui viennent à mes concerts ?”. Je ne suis pas encore complètement rentré dans le jeu.

Recueilli par Pierre Siankowski

Source : http://www.lesinrocks.com/2012/09/20/musique/woodkid-interview-fleuve-morceau-inedit-telecharger-11305961/

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Troisième single, "I love you"... La suite (et sans doute, pas la fin) de l'histoire.

Magnifique, comme toujours !

L'album "The golden age" sera édité en édition limitée sous forme de livre-disque.
Sortie prévue le 18 mars.

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L'album est dispo en streaming sur i-tunes.

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L'album est dispo en streaming sur i-tunes.

Et il est vraiment très bon ! :D

Il semblerait que les Inrockuptibles aient aimé...

Avec son premier album, Woodkid frappe l’un des grands coups de 2013.

Plus qu’un disque, un environnement futuriste et terriblement humain.

Woodkid, alias Yoann Lemoine, aura donc attendu près de deux ans avant de sortir enfin son premier album, et il aura bien fait. Ça s’appelle The Golden Age et son écoute se révèle être un choc. Rarement, ici en France, on avait vu un disque faire preuve d’une telle classe et d’une telle ambition.

La dernière fois, c’était Homework de Daft Punk – en 1997. À l’époque, on s’en souvient, Daft Punk, visionnaire et conscient qu’un disque était déjà plus qu’un disque, avait appelé Spike Jonze, Michel Gondry et Roman Coppola à imaginer une bonne partie du continuum visuel nécessaire à sa folle aventure.

Yoann Lemoine, vidéaste de formation (il a réalisé des clips, pour Drake et Lana Del Rey notamment), et qui sait lui aussi mieux que quiconque – et aujourd’hui plus que jamais – à quel point les frontières du business de la musique ont évolué, a également veillé à ce que The Golden Age soit bien plus qu’un simple album. Et il l’a fait presque tout seul, réalisant lui-même pour commencer les vidéos des trois premiers extraits (dans l’ordre Iron, Run Boy Run, mais aussi le très récent I Love You – un clip magnifique).

Le résultat – désolé pour ceux qui l’attendaient au tournant une pinte de bile à la main – est tout simplement époustouflant. The Golden Age est plus qu’un album, c’est une épopée (lisez l’histoire illustrée qui accompagne l’objet – histoire écrite par Lemoine et Katarzyna Jerzak, puis dessinée par Jillian Tamaki). Mais c’est aussi – quand même et surtout – une collection de quatorze chansons absolument bouleversantes, qui placent Woodkid très haut sur l’échelle du songwriting.

Soutenu par ce qu’on fait de mieux dans la jeune scène française – The Shoes, Sebastian, Ambroise de Revolver ou encore Tahiti Boy –, le jeune Français arrive avec un premier album ou s’entrechoquent titres pop 3.0 (les trois premiers singles, bien sûr, mais aussi The Great Escape, Ghost Lights ou Conquest of Spaces, épatants), ballades qui filent la chair de poule (ta larme sur Where I Live, mon pote) et morceaux qui donnent envie de défoncer la Pologne (Stabat Mater, The Other Side).

Ouvert et courageux, The Golden Age est une synthèse parfaite de ce que devrait être la musique en 2013 : une entreprise à la fois terriblement humaine et terriblement scientifique (là encore, les Daft avaient vite pigé). Rarement, en effet, l’on avait vu la programmation, les cordes et les mélodies s’entremêler avec autant de justesse, plaçant au coeur de ce dispositif la voix inimitable de cet enfant de bois, déjà héros d’une année à peine entamée. Chapeau, ou casquette, c’est selon.

Pierre Siankowski

Source : http://www.lesinrocks.com/musique/critique-album/woodkid/

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Personnellement, ce que devrait être la musique en 2013, j'opterais plutôt pour

, le projet de Thom Yorke.

Pour le moment, je n'ai pas d'avis ... Compte tenu de tout ce qui a été fait avant, je citerais "Homogenic" de Bjork, ça me semble trop classique dans l'approche sonore.

Modifié par mindscape
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Une nouvelle interview, pour NEXT :

Woodkid: «Mon projet ne s’excuse pas d’être ambitieux»

Le collaborateur de Lana del Rey et Rihanna se livre en interview, à l'occasion de la sortie de son premier album le 18 mars.

Il y avait de quoi être méfiant. Un tintamarre pareil sur la foi de deux clips pour Lana del Rey et trois chansons en son nom; puis un concert au Grand Rex parisien en septembre, complet, où toute la presse semblait conviée au couronnement d’un prodige à la trajectoire déjà assurée. Il fallait rencontrer Yoann Lemoine, alias Woodkid, 30 ans, pour s’expliquer un succès aussi prématuré. Contre toute attente, l’homme est amène et loquace, d’une sincérité étonnante.

Quel a été votre parcours?
J’ai grandi à Lyon où j’ai fait des études d’Arts appliqués, pour obtenir une formation de dessinateur. Mais le dessin me frustrait par son manque de mouvement, donc j’ai commencé à faire des films. Par chance, j’ai trouvé sans difficulté une boîte de production qui m’a signé à Paris. J’ai d’abord réalisé des clips pour des copains, puis pour Yelle, et ensuite, le bouche à oreille a fonctionné: Moby, Katy Perry, Taylor Swift, Rihanna et Drake, Lana del Rey. Comme en parallèle, j’avais une formation de musicien, je me suis mis à injecter de la musique dans mes vidéos. Puis en 2008, j’ai rencontré Pierre Le Ny, manager du label indépendant GUM, qui m’a signé.

Quels artistes vous ont marqué?
Rufus Wainwright pour son rapport au père, à l’homosexualité, à la désillusion de l’âge adulte... La manière dont il magnifie ces sujets sérieux par la forme lyrique m’a servi d’exemple. Plus tard, la rencontre de Lana del Rey a été fondatrice. En 2011, son premier single, Video Games est sorti en même temps que le mien, Iron, et nous avons tous deux été exposés à la célébrité de manière soudaine. Nous partageons les mêmes valeurs musicales: on cherche à produire de belles chansons, sérieuses, qui vont au-delà du hit de l’été.

Le travail de Lana Del Rey a été plus controversé que le vôtre. Comment l’expliquez-vous?
Une fille est tout de suite jugée sur son physique. Et surtout, son disque est sorti trop tôt, le succès est arrivé trop vite pour elle, on ne lui a pas pardonné. J’ai été plus prudent, et j'ai préféré prendre le temps après la sortie d’Iron, quitte à ne pas profiter du buzz que le single avait généré. Je ne voulais pas prendre le risque de bâcler mon album.


Vous proposez un livre pour accompagner The Golden Age, les clips des chansons semblent illustrer un récit... C’est un album-concept?

Je n’aime pas ce terme, mais il n’est pas faux. En travaillant sur le disque, je me demandais : qu’est-ce qu’un album? Pourquoi mettre des chansons ensemble, hormis pour des raisons pratiques? Je pense qu'il faut leur donner une raison de cohabiter. Quand je suis allé voir mes producteurs, le groupe rémois The Shoes, je leur ai expliqué la charte sonore de l’album: pas de batterie pop, ni de basse, ni de guitare. Au lieu de ça, un orchestre mélangé à des samples et des beat hip hop dans les percussions. Par ailleurs, The Golden Age déroule effectivement une histoire, qui est explicitée dans le livre. Cela permet aux fans de s’immerger dans mon monde.

Dans quel but?
Mon projet ne s’excuse pas d’être ambitieux, et j’accepte les analogies avec ma taille (1m70, ndlr.). J’ai toujours eu envie de me transposer dans ma création, de laisser une trace durable en réalisant une belle oeuvre. C’est quasiment une obsession, qui a sans doute à voir avec mon homosexualité. Et puis notre société aujourd’hui est tellement bruyante. Il faut sans cesse se répéter pour se faire entendre.

Votre livre ressemble beaucoup à un conte fantastique.
C’est vrai, mais pas dans l’esprit Seigneur des Anneaux! J’ai imaginé un garçon qui se construit une armure en grandissant, à mesure qu’il prend des coups durs, il se fige de plus en plus.

Une métaphore qui m'a l'air très symbolique...
C'est possible. Enfant, j’étais mythomane, il fallait me soigner. Aujourd’hui, raconter des histoires n’est plus une tare, au contraire, c’est devenu un atout. Je me sers de mon travail pour expulser les visions et les angoisses que je porte en moi. Cela explique que le résultat ne soit pas très fun.

Je suis étonnée que votre disque parle d’enfance, et que le son soit aussi brut, dense, presque violent.
Deux mondes coexistent sur The Golden Age: l’orchestre de cuivres, plutôt masculin, qui décrit le monde adulte; en parallèle, le piano, les cordes et la voix fragile rappellent celui de l’enfant. Cet album me décrit tel que j’étais jusqu’il y a deux ans, date à laquelle j’ai commence à expulser mes angoisses dans la musique. Maintenant que j’ai résolu beaucoup de mes problèmes, j’imagine que mon prochain disque pourrait être nettement plus joyeux.

Que représentent les clés, que vous avez tatouées sur les bras, que l’on retrouve dans votre livre, et dans vos clips?
J’ai réalisé ce tatouage en 2007, pour des raisons personnelles, et j’avais envie de le réutiliser pour signer le projet. C’est un objet symbolique, pour lequel je ne veux pas livrer d’explication afin que le public l’invente lui-même. Il me paraît important de cultiver le mystère. Rien de pire qu’un blockbuster où on sait d’avance tout ce qui va se passer. Je préfère les détours tortueux de David Lynch.

Pourquoi avoir écrit le livre en anglais?
D’abord pour des raisons pratiques: je l’ai rédigé avec ma cousine qui vit à Princeton et parle peu français. Ensuite, parce que je voulais m'adresser directement à mes fans, dont beaucoup sont en Angleterre et aux États-Unis. Et je me méfie des traductions.

Où habitez-vous aujourd’hui?
À New York. Je suis tombé amoureux de la ville lors de mon premier voyage en 1999. Je m’y suis installé en 2007, cela m’a ouvert l’esprit. J’ai reçu une éducation très mainstream, je n’étais pas du genre à regarder Godard à 6 ans. Quand on vient comme moi d’une classe moyenne, on a facilement des idées assez arrêtées par manque de culture. New York m’a transformé, m’a appris la modération.

Cela ne s'est pas vu lors de votre concert au Grand Rex à Paris en septembre dernier qui était grandiose; ou même dans vos clips qui ont dû coûter cher. Vous êtes signé sur GUM, un label indépendant. Comment faites-vous?
J’ai une chance folle: grâce à mon travail de réalisateur, je n’ai pas besoin de chercher une sécurité financière dans la musique, et je peux financer moi-même des projets comme celui du Grand Rex, qui n’était absolument pas rentable, mais c’était un cadeau aux fans. Plutôt que d’investir l'argent que je gagne en travaillant pour la publicité dans la coke ou les voitures de sport, je le place dans la musique. Alors on peut me critiquer, trouver que j’exagère à dépenser autant pour un concert alors que je n’ai pas encore sorti d’album. Mais je trouve ma démarche plutôt altruiste, et ceux qui m’attaquent sont souvent des vétérans de l’industrie musicale avec des idées old school.

Vous semblez très remonté.
C’est vrai que lorsqu’on critique l’ambition démesurée de mon projet, j’ai envie d’en faire encore plus.

À qui avez-vous vendu vos services récemment?
La chanson Iron a été utilisé dans les films Hitchcock et 42.

Pourquoi n’avez-vous tout simplement pas signé sur une major?
Je n’ai rien contre les grandes compagnies, et Universal s’occupe de la distribution de The Golden Age aux États-Unis et en Angleterre. Mais GUM et moi, c’est une histoire d’amour. Mon manager Pierre Le Ny a donné au projet une dimension imprévue.

La plupart des clips que vous réalisez pour d’autres ou pour vous-même sont en noir et blanc. Pourquoi?
Le noir et blanc ouvre l’imagination, permet d’imaginer soi-même les couleurs. Pour

, c’était une évidence: le rétro lui va si bien.

La dimension tragique est très forte aussi.
Pas tragique, mais sérieuse. Je ne suis pas glauque, je n’ai pas envie de choquer. La noirceur permet de magnifier, de rendre les objets plus sexy. Et puis en règle générale, ce sont les réalisateurs qui font les films les plus joyeux qui sont souvent les plus déprimés. Chez moi, l’esprit dark de mon travail est une libération, quasiment du vomi.

Vous n’avez jamais envie de rire ?
J’ai fait des clips plus gais, comme
de The Shoes. Et puis je peux être drôle sur scène.

Laisseriez-vous quelqu’un d’autre réaliser le clip d’une de vos chansons?
Non, quand j’écris une chanson, j’imagine la vidéo en même temps. Je serais insupportable avec un réalisateur qui essaierait de faire autre chose.


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L’album
Dans la lignée des quelques chansons déjà dévoilées, le premier album de Woodkid est dense, gorgé de sons superposés. La batterie martiale, les percussions épiques, parfois secondées par des cordes ou un piano plus doux, contrastent avec la voix fragile, presque neutre, de Yoann Lemoine. À l’orchestre se greffent des samples électroniques, pour créer un beat hip hop – et alourdir la barque. Le résultat, sorte d’opéra baroque avec ses ralentissements, monologues et solo, prend le contre-pied de la tendance à l’épure amorcée par The XX en 2009. C’est malin et bien réalisé. À condition d’apprécier les excès.

Source : http://next.liberation.fr/musique/2013/03/12/woodkid-mon-projet-ne-s-excuse-pas-d-etre-ambitieux_886998

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L'album est sorti aujourd'hui. (Deuxième sur iTunes. :ok: )

Très bon album pour ma part. J'y retrouve un véritable univers, des moments épiques "qui donnent envie de défoncer la Pologne" (cf. les Inrocks) et d'autres où les mélodies prennent toute leur dimension. Woodkid, grand artiste à tous niveaux ! :excalibur:

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Il manque pas mal de supports depuis, concernant Woodkid.

Album/EP : Desierto & Ellis

Coffret : Golden Age (Box limitée à 300 ex.)

 

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Il revient en 2020 !

 

Trailer Woodkid 2020

 

Modifié par Leto
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Son nouveau single s'intitule "Goliath".

Il bénéficie comme chaque fois d'un clip. Celui-ci donne une clé de ce que sera l'univers du prochain album.

Le single sortira aussi le 30 juillet au format 45t (couleur jaune) avec la version instrumentale en face B.

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Woodkid "Goliath"

 

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J'aime beaucoup la construction de ce morceau et l'aspect grandiloquent même si ce n'est pas toujours mélodieux.

J'ai hâte de découvrir la suite :happy:

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