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Sinema - Love emulator

«We gave you House !!!! .... We gave you House !!! ...»

Séparés par des sons électroniques, des samples vocaux très courts et quelques sonneries de téléphone, ces premiers mots annoncent clairement la couleur pour mieux lâcher lartillerie lourde à la seizième seconde. Imaginez une cavalerie laissant croire à un lifting parfait de Dead or Alive, quelque chose qui ferait frémir pas mal de mordus de musique, nés au début des années 70. A une minute, leffet voulu est gommé dun «Un, dos, très, Quatro...» spécifiques pas mal de titres italiens des années 80. Toutefois, la cavalerie continue sa route comme sil ne sétait rien passé et que cette pause ne constitue quun gentil clin doeil sauf que le suivant, vers une minute quarante, est ressemble étrangement au break de cymbales de «Blue monday», parcouru par un filtre déjà usé jusquà la moelle au début des années 2000.

Car cette «1ère séance», contrairement à ce quelle pourrait laisser croire, nest pas sortie entre 1983 et 1985 mais à une époque charnière. Il coïncide avec lépoque où la musique électronique, en terme davant-gardisme, est nettement moins visible et les prémices dune dance music des plus infects. Certains diront que, comme je commence à me faire vieux, je vais verser vers une chronique assez aigrie mais si on regarde de nos jours, où se trouve la nouveauté et la diversité engendrée par une succession de courants dune année sur lautre ? Ecoutez, ne serait-ce quune poignée de titres de dance music, vous avez une bonne flanquée de photocopies depuis cette période charnière : A vrai dire, entre 2002 et aujourdhui, il y a eu nettement moins de chamboulements par rapport au années 1982-1987.

 

Ce qui ma mené à cette galette est simplement la rotation d«In my eyes» sur les ondes, il y a tout juste dix ans. Quelque chose qui allait dans la continuité de la French-touch et qui me séduisait enfin alors quelle sétait figée avec le temps, coincée entre les clones éjectables à la Visage et les zombies issues dune trance devenue désormais vocale, quelque chose qui me donnait autant de pêche quun «Lena» de 2 Belgen ou «High energy» dEvelyn Thomas. Sorti le 17 juin 2002, «Love Emulator» nallait pas me donner la House mais tout ce que je nosais pas demander, la combinaison de deux courants majeurs des eigthies dont jétais friand : La new-wave et litalio-disco. Et contrairement à ce que pourrait laisser penser, le projet Sinema nétait pas sorti tout droit dun producteur se frottant les mains derrière de tiroir-caisse, mais dun des acteurs principaux de la scène électronique issue de Grenoble : Kiko.

 

Déjà auteur de deux albums sous le nom de Phunky data et mondialement connu pour le tube «World cup» en 1999, Kiko sassocie à Gino S. En vérité, il sagit dun pseudo pris par Stéphane Deschezeaux, en référence à Gino Soccio, connu par un cercle dinitiés pour ses productions disco. Le duo est complété par JD Davis* qui pose sa voix sur la moitié des titres comme si le projet était présenté comme un disque à double face, sauf que les plages instrumentales et vocales salternent. Il faut dire que vers 1985, certains titres européens présentent un côté proto-techno sortant du lot, à limage de ce que pouvaient être des groupes comme Koto ou Zinno perpétuant une dance music instrumentale défrichée par Moroder ou Space.

 

Pourquoi avoir choisi une chronique sur ce projet, dix ans plus tard ? Simplement quavec le recul des années, «Love emulator» aura été le meilleur album de dance music en ma possession. Il aura été aussi le premier me faisant lorgner vers le passé avec un certain plaisir coupable (mes découvertes me faisant toujours regarder vers le futur), mais également lun des premiers albums concept en matière de recyclage (et qui a certainement donné par mal d'idées depuis...). Cela lui a permis dêtre plus percutant et de sortir du lot, ce qui est nettement moins évidement pour tout bon album daujourdhui où tout est presque conditionné par cet instinct retro pour plus de crédibilité (cf «World, you need a change of mind» de Kindness ou «USA» de Surkin). En soignant la production, le rendu global sonnait finalement très actuel laissant croire que la dance music avait encore de beaux jours devant elle. Hélas, le côté recyclage a fini par phagocyter toute une dynamique propre aux années 70-90.

 

Ce qui a fait aussi la différence, cest son relief. Lalbum est dominé par un côté aérien allant jusquà des moment très épiques, mais laissant également la place à des moments plus posés voir introspectifs. Un relief qui a totalement intégré quun côté gluant était nécessaire pour capter lattention des oreilles potentielles en convoquant Valerie Dore, les années gym tonic et les premiers succès des Stock Aitken et Waterman, sans pour autant négliger les plus artistes disons plus ambitieux tel que Bobby Orlando, Depeche mode, Arthur Baker, OMD ou Mr Flagio. Rien que dy penser, mon cerveau semballe : La liste est longue, très longue ... que le temps de tout citer le disque est déjà en mode replay.

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In my eyes

 

 

Flashlight

 

 

Panorama

http://www.youtube.com/watch?v=kICw0SYEcJM

 

 

G4man

 

 

Confusion (extended)

 

 

* Après le succès de Love Emulator, JD Davis rencontrait Guetta et Garraud. Ainsi "The world is mine" leur offrit un coup d'accélérateur après sa sortie sur le marché américain courant 2007.

 

Signé chez Barclay, "Love emulator" a été le seul album de la formation, une reprise de Kim wilde existe pourtant mais j'ai moins accroché ...

 

Keep me hanging on

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Quelques compléments ...

Gino Soccio : Hold tight

Mr Flagio : Take a chance

Space : Magic Fly

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J'ai l'album du groupe et j'achèterai le maxi de "In my eyes" quand je tomberai dessus pas cher, mais ça n'a pas spécialement été un coup de foudre de mon coté. Je réécouterai quand même l'album à l'occasion, histoire de voir si je ne suis pas passé à coté de quelque chose :happy:

PS : la vidéo de "In my eyes" est inécoutable, la musique est couverte par des gros scratchs qui tuent les oreilles, du moins chez moi...

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C'est rectifié, j'ai changé par une version longue de Confusion, même si elle est de moins bonne qualité.

Sinon pour revenir au projet, c'est le fait que déceler autant de références musicales au sein d'un même album qui a fait que je le considère comme tel, même s'il y a une poignée de titres qui reste assez proche de ce faisait Guetta à ce moment-là.

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C'est la première vidéo qui pose problème (chez moi du moins), "In my eyes", pas "Confusion" :P

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