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Lou Doillon


Axwell

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On connaissait l'actrice et la photographe. Voici à présent la chanteuse.

Lou Doillon présente son premier titre, "I.C.U."

 

 

Citation

Rien ne laissait présager que Lou Doillon fasse de la musique. Et pourtant, lactrice française sortira un album en septembre. Un single doit aussi sortir ce 23 avril.

Lou Doillon est la fille du réalisateur Jacques Doillon et de Jane Birkin. Après avoir écouté ses compositions, Etienne Daho a choisi de réaliser et d'arranger cet opus, convaincu par le talent de Lou Doillon,

Zdar, producteur de musique (Solaar, Daho, les Beastie Boys, Phoenix, Housse de Racket), qui a, quant à lui, mixé le son de l'album a déclaré qu'"entre Etienne Daho, qui signe peut-être sa meilleure réalisation, et Lou Doillon, cest comme sil y avait eu un alignement de lunes".

Source : http://www.huffingtonpost.fr/2012/04/17/lou-doillon-chanson-single_n_1430658.html

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Oui, j'avais entendu ça il y a quelques jours... Ca ira simplement dans le grand bol de soupe qui commence à être déjà plein pour cette année!... :sournois:

Quel est l'intérêt de ça? Qui ferait que ça sorte plus du lot qu'autre chose?

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Oui, j'avais entendu ça il y a quelques jours... Ca ira simplement dans le grand bol de soupe qui commence à être déjà plein pour cette année!... :sournois:

Quel est l'intérêt de ça? Qui ferait que ça sorte plus du lot qu'autre chose?

Je comprends qu'on puisse passer complètement à côté. :happy:

Pour ma part, c'est exactement l'inverse.

Avec ce type de chanson, soit j'accroche tout de suite, soit il ne se passe absolument rien, alors que la "recette" est presque la même d'un côté et de l'autre.

La différence se joue sur une voix, mise en valeur avec des arrangements totalement épurés comme ici, sur la mélodie, sur la montée des cordes au bon moment, sur la production générale... Et là, je peux me passer le titre en boucle des dizaines de fois.

J'attends la suite avec beaucoup d'impatience... :happy:

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Interview pour Libération à l'occasion de la sortie de son 1er EP 4 titres

Lou Doillon connaît la chanson

Par PHILIPPE BROCHEN

L'actrice se lance dans la musique avec un premier quatre titres très réussi, qui sera suivi d'un album à la rentrée. Elle se livre pour «Libération».

En se lançant dans la chanson, après le cinéma et le mannequinat, Lou Doillon a pris un gros risque. Celui de se faire taxer de «fille de» pistonnée pour entamer une carrière musicale. Ou encore railler en rejoignant le bataillon des actrices (Brigitte Bardot, Annie Girardot, Isabelle Adjani, Jeanne Balibar, Sandrine Kiberlain, Mélanie Laurent, Scarlett Johansson, Agnès Jaoui...) qui ont signé un ou plusieurs disques.

Malheureusement (pour eux), les moqueurs vont être déçus à l'écoute du premier EP de la fille de Jane Birkin et Jacques Doillon, tant ce quatre titres chanté en anglais par leur auteure-compositrice est de très bonne facture. Digne et solide. La patte d’Etienne Daho, qui s’est attelé à la réalisation de la chose, n’y est bien évidemment pas étrangère, tout comme celle de Philippe Zdar (Phoenix, The Rapture...) au mixage.

Mais rien n’aurait été possible sans l’inspiration de l’intéressée, dont le timbre grave éclabousse ces morceaux dotés de mélodies emballantes. A commencer par le titre phare, ICU, chanté par Lou Doillon avec des accents à la Feist. C’est-à-dire des folk songs élégamment troussées, délicates et légères. A la rentrée, un album de onze titres intitulé Places suivra.

En attendant, rencontre avec Lou Doillon, très bientôt trentenaire.

Votre voix est différente dans la vie que lorsque vous chantez. Vous en avez conscience?

Oui. Mais c’est plus manifeste en français qu’en anglais. Et comme je chante en anglais... Je pense qu’inconsciemment cela a à voir avec ma famille française et sa notoriété. Par gêne, je dois monter dans les aigus, par angoisse ou désir de plaire, je ne sais pas. J’ai remarqué ça depuis que j’ai pris des cours de théâtre. En anglais, au contraire, ça descend dans les graves, nettement plus qu’en français. C’est assez étrange. Depuis que je suis petite, je parle en anglais avec ma mère, pour que l’on ne soit pas compris. C’est notre langage privé.

Vous chantez en anglais. Pour vous distinguer de vos collègues actrices chanteuses?

Je n’ai rien choisi du tout, c’est sorti en anglais. Pour moi, l’anglais, c’est un peu la liberté. J’ai écrit dans ma cuisine des tas et des tas de chansons, des petits mantras. Et il n’y en a jamais une qui est sortie en français.

Avez-vous une grande culture musicale?

J’adore la musique. C’est ce qui m’excite le plus, avec la lecture. Ce sont les deux médias dans lesquels le spectateur peut mettre le plus de choses. J’adore énormément aller voir des concerts, alors que je ne regarde pas vraiment la télé et que je ne vais pas beaucoup au cinéma.

Votre père le prend comment?

Mon père va plus voir de concerts que ma mère. C’est presque en grande partie lui qui a forgé ma culture musicale, avec des choix très particuliers. Lui était juste fan de musique, et ça n’a rien à voir avec ce qu’il fait. Alors que du côté de ma mère, on écoutait moins de musique. Après, je la voyais travailler, je la voyais faire, mais on entendait moins des albums à la maison. Et puis mes cousins en Angleterre m’ont aussi beaucoup apporté sur le plan musical. Ce qui est marrant, c’est que c’est mon père, qui est incapable d’aligner quatre mots en anglais, qui m’a fait découvrir les plus grands auteurs, comme Dylan, Leonard Cohen en boucle, Nick Drake...

Quels sont vos albums, auteurs et groupes de chevet?

Ça bouge beaucoup, car je suis un peu boulimique, comme beaucoup de gens de ma génération. On a un énorme accès à la musique. On peut écouter une chanson 452 fois puis passer à autre chose... En ce moment, il y a Brian Johnson Massacre d’un côté et Lhasa de l’autre. J’aime beaucoup aussi le dernier album d’Arthur H. J'écoute aussi beaucoup Bright Eyes. Dans la maison, on se lève avec Kooks de David Bowie, Madness, les Beastie Boys, les Kinks et Nick Drake.

Vous écrivez vos textes et composez vos morceaux. Vous avez une formation musicale?

D’avoir vécu avec des musiciens, comme le père de mon fils, m’a beaucoup apporté. Il y a plein d’instruments dans la maison mais je compose à la guitare. Je n’ai composé qu’une chanson au piano. Elle est sortie comme ça. Je ne connais pas les notes que je joue. Chaque chanson que j’ai écrite est sur cinq accords à la base. J’en ai joué plein à Etienne, et c’est lui qui a fait le tri.

Justement, quel a été le rôle d’Etienne Daho à vos côtés et dans votre travail?

En rigolant, je l’ai appelé la sage-femme. Son rôle s’est manifesté à tous les niveaux. C’est assez inattendu car il connaît beaucoup mieux ma mère et ma soeur [Charlotte Gainsbourg]. Ça a été une rencontre musicale, presque amoureuse, dans le sens coup de foudre mutuel. Un jour, il a entendu par ma mère que je faisais de la musique. Il est venu chez moi. Nous étions gênés tous les deux, comme peuvent l'être deux personnes qui se connaissent assez mal. Comme je n’avais rien enregistré, je lui ai joué mes chansons à la guitare. Ça a commencé comme ça.

A quel rythme avez-vous travaillé?

On s’est vus une fois par mois, puis deux fois, puis plus souvent. Au bout de six mois, on a fait une première démo de quatre titres, juste guitare-voix. Ensuite j’ai démarché les labels car j’avais envie de vivre toutes les étapes pour comprendre dans quoi je m’embarquais. Après, il a commencé les arrangements. C'était génial car je n’avais jamais été accompagnée d’une batterie.

Cela vous plaît que votre musique de chambre prenne cette dimension?

Complètement. C’est génial de déléguer des sentiments dans des instruments différents. Quand j’ai appris que j’allais signer avec une maison de disques, je me suis dit «merde, il faut que tu écrives de nouvelles chansons». J’avais peur que plus rien ne sorte dans la mesure où ce n'était plus du tout la même démarche. En quelques semaines en Bretagne, dans la maison de ma mère près de l’Aber Wrac’h, est sorti ICU et quelques autres.

Est-ce que vous avez essayé de donner une teinte à cet album ou est-ce une collection de titres sans rapport les uns avec les autres?

Tout s’est passé très tranquillement, de manière très organique. C'était des évidences. Tout ce qui est resté, ce sont les chansons des deux dernières années. Dans ma tête, il y a un lien entre les morceaux. A la fin, on en a enregistré douze, et au dernier moment j’en ai enlevé une. Au début, Etienne comme moi voulions faire un album guitare-voix. On a enregistré l’album en dix jours.

Par rapport à votre mère et votre soeur, comment avez-vous franchi le pas et géré les risques que vous preniez en vous frottant à cette question musicale?

C’est 100% dû à Etienne. Il m’a décomplexé, lavé le cerveau. Ma mère, elle, m’a dit : «Ecoute, Lou, tu te balades tout le temps avec ta guitare, fais en quelque chose.» Après, Etienne m’a tellement magouillé la tête et entouré d’amour que j’ai levé toutes mes barricades. Mais ce n'était pas tant difficile par rapport à Charlotte et ma mère que par rapport au père de mon fils, à tous mes potes en Angleterre qui ont des groupes qui déchirent de partout et qui n’arrivent pas à signer.

Quel est le regard de votre famille sur votre travail?

Ma mère a fait partie du début de l’album, jusqu'à l’accouchement. Elle est venue me voir en studio. Je n’ai pas partagé cette aventure avec le reste de ma famille. Je voulais leur faire la surprise et leur faire écouter quand tout serait fini. Par exemple, Charlotte n’a écouté que quatre titres, mais pas l’album en entier. Ça fait un mois et demi que je l’ai, mais je le fait pas écouter. Il faut me sortir les vers du nez. Il n’y a que ma soeur Lola qui est passée quand je réécoutais le tout et qui en a profité.

Comment vivez-vous l’exposition de votre musique?

Comme un journal intime que l’on montre à tout le monde. Mais il y a un côté magique, étrange, d'être entendu par des gens que je ne verrai jamais. De donner de l’extrêmement intime à des inconnus. J’ai lu des commentaires sur des blogs et des sites de gens qui adorent ou qui détestent. C’est assez troublant de voir que l’on donne des petits bouts d’infos et de voir comment les gens se les accaparent et tissent leurs propres histoires.

Vous vous sentez de défendre cet album sur scène?

Oui. La question est de savoir comment. Je pourrais par exemple faire rentrer vingt personnes dans ma cuisine tous les soirs! Mais il faut que je mette un frein sur le grand partage de mon intimité!

Quel regard portez-vous sur les gens du cinéma ou de la mode qui s’autorisent une incursion dans la chanson?

D’un côté, et c’est sûrement mon côté anglais, j’ai toujours été choquée que les gens soient choqués qu’on ait envie de s’exprimer sur un terrain qui a priori n’est pas le nôtre. Par exemple Juliette Lewis. C’est tellement elle quand elle fait de la musique, des films... Idem pour Patti Smith entre l'écriture, la peinture, la musique... Ou encore ma copine Milla Jovovich qui déchire sur scène. J’ai toujours été attiré par des gens qui ont des choses à dire. De la même manière, ça m’a toujours choqué de voir des stars qui n’ont aucun univers.

Source : http://next.liberation.fr/musique/2012/06/12/lou-doillon-connait-la-chanson_825757
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Interview pour PURE CHARTS

Aujourd'hui, Lou Doillon change d'univers. Habituée aux milieux de la mode et du cinéma, elle se lance dans la musique en sortant son premier album, "Places", dans les bacs ce lundi 3 septembre. L'artiste de 29 ans a collaboré avec Etienne Daho sur un opus intégralement chanté en anglais. Spontanée et naturelle, la fille de Jane Birkin s'est confiée à Pure Charts et semble ravie de son expérience.

Pure Charts : Qu’est ce qui t’a poussée à enregistrer un disque ? Est-ce que l'idée de trottait dans la tête depuis un moment ?

Lou Doillon : Je fais de la musique pour moi depuis pas mal d'années. Je ne pensais pas que j’avais envie de la partager. C’est Christopher Brenner, un musicien américain, qui m’a donné le goût de faire de la musique. Il y a sept ans, j’avais un groupe avec lui aux Etats-Unis, mais je ne voulais pas dépendre d’autres gens. Il m’a acheté une Yamaha à 200 euros chez Beuscher. Et c'est comme ca que mon rapport à la musique a personnellement commencé. Je vis avec ma guitare depuis sept ans. Puis, c'est Etienne Daho qui a voulu que je partage ma musique autre part que dans ma cuisine ou avec des potes dans mon salon.

On entend parler de ton album depuis plus d’un an, mais son nom n’a été évoqué qu'assez tard. Tu nous en as révélé quatre pistes grâce à un EP, sorti le 11 juin dernier. Tu fais exprès d’entretenir un certain mystère ?

Tout a été fait sans préméditation. Du coup, c’est peut-être pour ça que cet album a quelque chose de particulier. Dans un monde où malheureusement les choses coutent chères et sont ambitieuses, on a envie d’en foutre plein la gueule dès le début. Moi j’ai fait une "anti démarche". J’ai décidé de prendre un parti assez radical : de ne miser sur aucune image et qu’on écoute simplement la musique. On aime ou on n’aime pas, mais je voulais juste la musique, rien autour.

Pour le clip de "I.C.U", on a fait le plus simple possible. On a tourné dans les rues de Paris, ça n'a pas coûté un rond. On est allé à l’opposé de tout ce que les gens attendent. On s’attend à me voir me changer vingt fois de robes, à ma fenêtre, etc. Je n’avais pas l’ambition que ce soit une grosse machine. Etant profondément la fille de mon père - un réalisateur de films indépendants extrêmement laborieux, consciencieux, très protestant et très dur - l’idée de faire un album qui coûte des millions, enregistré à Los Angeles avec le meilleur clipeur... la question ne se posait pas : c’est tout ce que je déteste en fait ! Si j’avais pu l’enregistrer dans ma cuisine, on l’aurait enregistré dans ma cuisine. Et on s’est posé la question au bout d’un moment ! Je me suis dit on va juste être honnête, on va faire comme n’importe qui, on va tout boucler en dix jours, aux Studios de la Seine. Cinq jours d’éditing et huit jours chez Philippe Zdar : on a fait l’un des albums les plus rapides de l’année !

Pour la dernière étape, je me suis dit on va envoyer la musique et laisser vivre, voir ce qui se passe. Si les gens se mettent à aimer la musique, là ça commence à me plaire, c’est bon signe. Au delà du premier morceau, il y a eu l'EP quatre titres. Un "entre deux", pour que les gens puissent entendre d’autres choses, d’autres couleurs, avant d'avoir l'album complet. C'est important pour les radios aussi. Aujourd’hui je pourrais mentir en disant que tout a été pensé comme ca depuis le début, mais non. Tout ça est venu très naturellement.

Quelles ont été tes inspirations ? Et pourquoi chantes-tu exclusivement en anglais ?

Très honnêtement, en huit ans de chanson toute la journée dans ma cuisine, il n'y a pas un morceau qui est sorti en français…

Pas même des reprises d’artistes que tu aimais bien ?

Non... Première raison : je n’ai jamais chanté "naturellement" en français. Deuxième raison : je pense qu’en français, j’ai des soucis de famille, dans le sens où je suis "fille de", "sœur de", "enfant de", "cousine de"… Enfin, il y a une sorte de chape un peu lourdingue et je n’arrive pas à m’en échapper. Donc à cause de ça j’ai l’impression d’être déjà dans la cible, j’essaye de me faire le plus petit possible, ce qui fait que ma voix monte dans les aigus. C'est pareil avec les enfants, dès qu’ils veulent faire plaisir, la voix monte. En fait, je me dénature en français.

Quand tu écris en anglais, plus c’est simple, plus c’est juste. En français c’est plus compliqué. Car si tu écris simplement, c’est juste simple, ca ne prend pas d’ampleur. Donc il faut savoir écrire intelligemment. D’un coup y’a un dictionnaire des rimes qui apparaît sur ta table : t’es entre Rimbaud et Verlaine à te dire "je pique quoi et à qui"… Sans parler de mon beau-père qui était l’un des plus doués dans ce domaine-là. J’ai appris par une prof de chant qu’en français c’est extrêmement compliqué de chanter car, pour des histoires de diphtongues, les mots se ferment. Alors que l'anglais est dans l’ouverture. On s’amuse plus en anglais qu’en français. Au final, je me suis dit, on verra en live si je fais une reprise en français… Si j’arrive à me "leurrer".

Que réponds-tu aux gens qui comparent ton style musical à celui de Charlotte ?

Charlotte, ma sœur ?

Oui...

Qu’ils prennent trop de crack ! (rires)

Qu’est-ce qui vous différencie selon toi ?

Ma sœur est dans une démarche d’interprète, et c’est une grande interprète. Déjà au cinéma, c’est l’une des actrices les plus douées de sa génération. C’est quelqu’un qui sait absolument s’annuler et devenir la chose que l’on veut qu’elle devienne. C’est une grande qualité qu’elle a plus que moi. Moi, je suis moins bonne comédienne qu’elle dans le sens où je suis une "character actor" comme diraient les américains. Je pense que je suis profondément quelque chose et tu viens me chercher pour cette chose-là. Alors que Charlotte, elle, est malléable.

J’ai un caractère presque trop fort. Je le vois même en mode. Pour les marques où les fringues ne sont pas faciles à porter et où les marques n’ont pas plus de caractère que ca, j’ai tellement de caractère que ça marche. C’est pour ça que j’ai fait plus de Morgan que de Channel… Alors que Charlotte peut par exemple porter du Balenciaga, qui en lui-même est tellement fort qu’elle peut s’annuler et se mettre dedans. Moi, tu me mets dans du Balenciaga, je pense que je ressemblerais à une sorte de drag-queen. Il y a trop de caractère, trop de tout, dans tous les sens… Et je pense que dans la musique c’est exactement la même chose.

Moi c’est très personnel, et exclusivement rempli de moi. Il y a un peu d’Etienne dans l’album. Quand "I.C.U" est sorti j'ai remarqué avec horreur que 100% de la chanson était à moi, tant sur le plan moral que technique. D’un coup, c’est la première fois de ma vie que j'étais partout, sans point de vue d'une autre personne. C’est là que je me retrouve dans la musique : je pense que c’est profondément à mon image. Alors que Charlotte, elle, est entrée dans les univers d'Etienne Daho, Air, Beck, et Connan Mockasin, quand elle a collaboré avec eux. De mon côté, c'est Etienne Daho qui est entré dans mon univers.

Justement, Daho a réalisé et arrangé les chansons de "Places". Il a collaboré avec Jane Birkin par le passé. Te sens-tu plus proche d'un des deux ?

Etienne m’a découvert comme un homme découvre une femme : avec quelque chose de l’ordre du rapport amoureux. Je pense qu'il est tombé amoureux de mon univers, et il était étonné que personne ne soit au courant de cet univers. Ça l’a énormément amusé de se dire qu’on allait surprendre tout le monde. C’est une vraie démarche belle et amoureuse, et absolument pas ambitieuse. Si j’avais démarché seule, on ne m’aurait jamais envoyée vers Etienne Daho. On m’aurait envoyée vers un mec de Lo-Fi californien ou un Anglais, histoire de se dire "on va faire une touche pop anglaise".

L’influence de ma mère, c’est uniquement celle d'une femme en tant que mère. J’ai un rapport très particulier avec ses chansons. Un rapport organique. J’ai passé mon enfance avec elle sur ses tournées, et moi je regardais toujours le public. J’ai vu ma mère un peu comme une petite fille à l’école qui veut faire plaisir et être dans une démarche d’interprète. Ce côté-là ne m’a pas du tout aidé dans la musique, c’est comme Charlotte. C'est l'influence de la femme forte et drôle qui se ressent par contre dans ma musique. Je suis profondément sa fille en étant costaud comme elle. J’ai accouché seule de mes morceaux chez moi dans la douleur, mais dès que je suis rentrée en studio j'étais ravie. J'avais déjà fait le pire humainement. Etienne était d'ailleurs étonné. Il m’a dit que c’était l’enregistrement le plus heureux de sa vie.

C’est amusant : en écoutant ton album, j’ai trouvé des similitude entre ton titre "Defiant" et la chanson "Le premier jour du reste de ta vie" d'Étienne Daho. Les accords au piano notamment. Même si le rythme de "Defiant" est plus rapide. As-tu réécouté quelques titres de Daho avant de plancher sur tes compositions ?

C’est drôle parce que moi j’ai découvert tous les albums d’Etienne après l’enregistrement ! Depuis trois mois, et mon travail avec Etienne, on est d'ailleurs devenus "méga fans" de lui, mon fils et moi ! J'ai écrit "Defiant" en Bretagne, chez ma mère, pendant une semaine. Moi qui ne m’aventure jamais dans les barrés d’habitude, car les barrés me font extrêmement mal aux doigts, je suis quand même partie sur deux barrés car on m’avait demandé un morceau up-tempo, et c’est comme ça que commence "Defiant". Après, est-ce que lui, en l’entendant, a fait inconsciemment des arrangements ? Si c’est le cas je pense que c’est absolument inconscient de sa part. Moi, il m’a beaucoup protégée de ça. Par exemple, une fois, j’avais une voix qui le faisait penser à une chanteuse qu’il connaissait bien. Et il a attendu la fin de l’enregistrement de l’album pour me dire que c’était Karen Dalton.

Ton album a été mixé par Zdar, le musicien du duo Cassius. Il a travaillé avec divers groupes, notamment Phoenix, The Rapture ou encore Housse de Racket. Comment as-tu rencontré Zdar et est-ce que tu te verrais interpréter un duo avec une de ces formations ?

C’est Etienne qui m’a dit en décembre qu’il pensait à Philippe Zdar, et qu'il l'appellerait. J’ai vu les gens de chez Barclay qui m’ont dit "ca n’arrivera jamais", qu'il bossait non-stop et seulement avec des stars. Il venait de dire non à Madonna. L’argent ne pouvait pas l'acheter. Il voulait juste finir les albums et partir en vacances. Du coup, je me suis dit, ça c’est mort... J'ai fait une croix dessus. Etienne, qui est assez malin, lui a quand même envoyé une première démo guitare-voix que j’avais enregistrée seule. Et j’ai reçu un texto une heure après de Philippe qui disait "c’est de la bombe, je trouverais le temps qu’il faut". En une semaine, il a fait deux mix par jours pour mon album alors que Philippe prend plutôt quatre jours pour en faire un d’habitude… par vraie bonté du cœur. J’avais la pression : je me disais : "je vais passer après Kindness et Catpower…" et finalement quand je l’ai vu lui kiffer les chansons et pleurer sur "I.C.U" ça m’a fait plaisir. J’aimerais beaucoup me joindre à cette bande avec qui il a déjà travaillé. Il y a plein de choses qui commencent dans ma tête !

"ICU", "Devil or Angel", "Questions and Answers"… Plusieurs titres de "Places" donnent l’impression que tu joues à cache-cache. C'est parce que tu te cherches encore ?

Ça n’est pas fait exprès. Je pense que je suis quelqu’un de rongé par le doute continuellement. Je suis quelqu’un de très très curieux. J'ai une curiosité maladive pour les gens. J’aime beaucoup regarder les gens et les écouter, comme ma mère. D'ailleurs, on se confie beaucoup à moi. Peut-être que j’aurais pu être psy ou religieuse dans une autre vie… Plus tu regardes, plus tu es étonné par un certain nombre de choses dans la vie. Tu te rends compte que tu as presque 30 ans, tu n'en as plus 20. Tu te rends compte que tu as dit "je t’aime" à trois ou quatre personnes différentes. Est-ce que le "je t’aime" vaut toujours le coup ? Est-ce qu’on ne peut pas trouver d’autres mots, vu que ce sont des mots qui reviennent ? Avec "Questions and Answers", je me suis demandée : "où est ce qu’on va ?". Il y a des chansons qui te dépassent complètement : "I.C.U", je l’ai écrite en vingt minutes. Je me suis réveillée, elle était là… Ce qui est heureux c’est que sur l’album, beaucoup de chansons ont été écrites dans l’année. Ce ne sont pas de vieilles chansons qui ont perdu leur sens. Ce sont des "névroses de maintenant".

Source : http://www.chartsinfrance.net/actualite/interview-49437.html#utm_source=viewer&utm_medium=viewer&utm_campaign=LOU+DOILLON
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Troisième extrait de l'album, après "I.C.U." et "Devil or angel" : voici "Questions and answers".

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Lou Doillon est de retour avec un nouvel album à paraître prochainement, "Lay low".

Premier extrait : la ballade "Where to start", dans une ambiance légèrement surannée, époque sixties.

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L'idée des années 60 est pas mal ... après j'aurais mais comme toujours préféré en français ... La ballade fait très classique

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