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Arrivé dans l'univers électro l'an dernier avec l'album "Feel it break", le groupe Austra a à son actif 3 singles. Influencée par des artistes tels que Björk ou Nine Inch Nail, son interprète, Katie Stelmanis, navigue dans une atmosphère à la croisée des chemins new wave et pop.

 

Petite revue de web et vidéos pour découvrir ce trio canadien... :happy:

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Austra - groupe canadien mené par la magnétique Katie Stelmanis, emprunt d'une voix puissante et glacée, nous délivre une électro pop opéra onirique à travers un premier album produit par Damian Taylor (Björk, The Prodigy).

Ainsi le 16 mai dernier sortait l'album d'Austra - "Feel It Break" - chez Domino Records.

Les premières impressions sont toujours vices à comparaison; The Knives ou Florence & The Machine ressortent facilement en raison notamment, d'une voix très expressive. Mais l'influence new wave ébranle davantage l'ensemble des compositions, à travers une rythmique sauvage et des synthétiseurs claquants.

L'électronique succombe à la mélodie dans un étrange mélange classico-dramatique, et définit Feel It Break de structures à l'apparence simple, mais pop avant tout.

Si la nostalgie des années 80 et l'electro pop moderne fusionnent dans cet album afin d'apporter un timbre plus ou moins neuf, la voix instrumentale de miss Stelmanis y décharge de vibrantes émotions qui ne laisseront personne insensible, même pas les moins avertis d'entre nous. À découvrir de toute urgence.

Source : tiptoe.fr

http://www.tip-toe.fr/austra.html

 

 

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Le temps d'adaptation de l'auditeur moyen au premier album d'Austra - et faux deuxième disque solo de sa leader Katie Stelmanis - dépend de deux facteurs principaux: sa capacité à supporter les offres tout-électro façon Bouygues Illimité et les maniérismes vocaux de Castafiore reclassée. On a l'air de dégoûter, comme ça, mais "Feel It Break" se bonifie à chaque écoute. Il est même possible, en vitesse de croisière, de réellement apprécier les björkismes bégayants de Stelmanis, chanteuse à passé indie-piano sans compter une formation lyrique. De son promontoire, Austra fait souffler une chaleur toute relative sur les terres boréales foulées par The Knife. On y retrouve parfois l'âme cabossée de Depeche Mode et des sonorités à la "Violator" réactualisées, tandis que certaines rythmiques assez vives penchent plutôt du côté de Dave Clarke période Yazoo ("Lose It").

C'est que "Feel It Break" peut se définir comme un bibelot synthétique extra-utérin, du Ladytron qui aurait oublié son programme Kraftwerk dans le placard à balais. Il tente sur la longueur une délicate fusion baroque-électro qui donne de splendides résultats dans la première moitié du disque : "The Future", finement construit et mené ; "Beat & The Pulse" qui rappelle la face anxieuse de Röyksopp, notamment les morceaux avec Anneli Drecker, probable influence de Stelmanis. Quant à "Spellwork", c'est tout simplement le meilleur exemple de techno-pop frigide ravivée aux hormones depuis "Destroy Everything You Touch", ce tube de Ladytron qu'on n'aurait jamais pensé apprécier autant. La seconde moitié de "Feel It Break" accuse un peu le coup, mais reste d'un niveau plus que décent (pour notre part, on aurait juste écarté "The Beast" qui sonne un peu comme du Emiliana Torrini sexagénaire). Il est trop tôt pour dire si le péché de théâtralité, qu'on devine mignon, plombera ou sublimera les prochaines livraisons de Katie Stelmanis, mais en l'état "Feel it Break" est au-dessus de l'ordinaire. Austra-ordinaire, donc.

Source : popnews.com

http://www.popnews.com/popnews/austra-feel-it-break

 

 

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Oubliez deux secondes les guitares. Il ny pas que ça dans la vie. Il y a aussi les claviers par exemple. Et surtout la voix. Dans lhistoire de la musique populaire, cest la voix, en réalité, qui mène la danse, depuis Bruant jusquà Michael Jackson, en passant par Fréhel, Billie Holiday, Elvis Presley ou Eric Burdon. Chez Austra, les claviers minimalistes nont dautre rôle que de mettre en valeur la voix incroyable de Katie Stelmanis, canadienne dorigine lettonne, comme un écrin exhausse un diamant. Domino avait déjà sorti il y a quelques mois le single Beat And The Pulse, titre obsédant, gothique et sombre, dont les coups de glas rappelaient fortement Dead Can Dance, et qui déjà nous avait beaucoup intrigué. Voici lalbum entier, Feel It Break (paroles du single, « feeel iiiiiit, br-eaaak »), dans la droite lignée de ce Beat And The Pulse austère, pénétrant et singulier.

Cest entendu, il y a des années 80 sur ce disque, mais versant new wave et gothique, cabaret et post-punk. On entend du Klaus Nomi sur le fantastique Lose It ou le sautillant Shoot The Water où Katie pousse des petits cris suraigus dopérette. Plus loin, lenvoûtant Spellwork fait penser à Eurythmics ou Soft Cell, et le sympathique Choke à du Moroder. Seul The Villain nous rappelle les heures les plus noires des eighties. Tout nest pas parfait et parfois les instrus font clairement cheap, mais la voix hallucinante de Katie Stelmanis suffit à notre bonheur et la simplicité de lensemble fonctionne à merveille. Tout est affaire dambiances, de montée en puissance puis daccalmie, comme sur le majestueux The Noise, sur la merveille Beat And The Pulse, et le second single Lose It, autre perle du disque. Deux clips accompagnent dailleurs ces deux dernières chansons, mélange desthétique lesbienne et dimagerie avant-gardiste typiquement canadien. La vidéo de Beat And The Pulse présentent ainsi des femmes dévêtues aux mains palmées et à la peau extensible. Celui de Lose It est un peu moins glauque et joue davantage sur les images :

Malgré quelques répétitions monotones, le disque sécoute avec une contemplation absolue et on se réjouit presque que les morceaux soient joués aux claviers et non à la guitare acoustique, ce qui nous aurait valu une énième et banale chanteuse folk. Non, au lieu de cela, Austra propose un mariage audacieux entre le kitsch éprouvé de mélodies au spleen intraveineux et la voix stellaire de Katie Stelmanis. Opérette, cabaret et new wave se joignent dans un ballet de churs qui nous a personnellement bercé jusquà plus-soif. On espère juste que la suite sera encore meilleure.

Source : insiderock.fr

http://www.inside-rock.fr/Feel-It-Break

 

 

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Cet opus FEEL IT BREAK suit donc le déjà très prometteur BEAT AND THE PULSE et confirme le potentiel Austra. Cest à la fois lumineux et sombre, lyrique et pop, mélodique et mélodramatique. Cette force tient à la beauté de la voix de Katie et à ces beats qui procurent ce côté obscur de la pop.

Après avoir chroniqué l'EP BEAT AND THE PULSE, javais demandé découter lalbum qui suivait Car, force est de constater, que la belle Katie (et ses acolytes) avec sa voix dopéra mixé à ce beat astral, avait opéré une attraction magique sur moi. Dès le premier titre (très bonne chanson douverture) "Darken Her Horse", la voix angélique et céleste de Katie S. simpose sur un beat envoûtant et la suite ne sen éloigne pas (trop ?).

Austra propose donc des titres à la fois aériens, pop et dun lyrisme incroyable. "Lose It" (un des meilleurs morceaux de lalbum avec The Beast) est probablement le titre qui définit le mieux le travail de ce groupe. Cest un mélange agréable de beat électro légèrement contrebalancé par cette voix cristalline avec un phrasé magnifique. La rythmique entêtante et un brin pop se fait sentir parfaitement sur "Spellwork" et "Beat And The Pulse" (qui, déjà, sur le EP, se révélait sublime). Un tourbillon ne peut que nous saisir sur "The Choke" qui se révèle comme une lente chute dans un puits sans fond, mais dont, on ne se lasse pas. Dans cette profusion de beat, voix et pop sombre, certains titres se démarquent en étant soit trop métallique et gênant (The Villain) ou simpliste et déjà entendu (Hate Crime). Quant à "The Future", il est, soit trop futuriste pour mes (vieilles) petites oreilles, soit ce son électro trop répétitif saturé de synthés ne sied pas à cet album et na rien à y faire.

Une mélancolie à fleur de peau et ce côté obscur dans le chant qui en devient délicieux

La fin de lalbum ouvre de grandes perspectives à Austra qui enchaîne trois morceaux captivants, intemporels et comme interstellaires. "Shoot The Water" possède ce parfait mélange entre les sons et la voix et "The Noise" est un pur moment de beauté musicale, avec une douceur allant crescendo et une voix quasi magique. Mais le meilleur morceau de lalbum est sans contexte le dernier titre "The Beast". Comment ne pas sémouvoir et sarrêter net pour écouter cette impeccable harmonie entre un piano dépouillé, une mélancolie à fleur de peau et ce côté obscur dans le chant qui en devient délicieux.

Austra offre donc un album limpide, expérimental (mais cependant à la quasi portée de tous), avec ce beat incroyablement aérien, cette voix séraphique et grandement maîtrisée, des montées harmoniques renversantes sur un fond électronique, qui, quelque fois, peut paraître daté et passéiste. FEEL IT BREAK est un disque majestueux, sublime et obscur qui ouvrira la porte à dautres merveilles si notre ange (forcément déchu) continue à écrire des paroles aussi étranges et à nous trimballer dans ce voyage irréel de lâme.

Source : lordsofrock.net

http://www.lordsofrock.net/austra-feel-it-break/

 

Spellwork

 

 

Beat & the pulse

 

 

Lose it

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:excalibur: Merci pour ce topic ... j'adore ce groupe et l'ambiance que dégage leurs morceaux ... et la voix de la chanteuse n'y est pas pour rien non plus.

Je viens de me commander la version Deluxe de l'album au Canada ... :happy:

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:excalibur: Merci pour ce topic ... j'adore ce groupe et l'ambiance que dégage leurs morceaux ... et la voix de la chanteuse n'y est pas pour rien non plus.

Je viens de me commander la version Deluxe de l'album au Canada ... :happy:

Idem. J'ai vu aussi qu'il existait une autre version 2 CD sur ebay ("Tour Edition") avec un 2e CD de remixes et la pochette légèrement différente...

Dans tous les cas, la disco sera prochainement en place sur le wiki. Plein de pressages arrivent !! :D

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Idem. J'ai vu aussi qu'il existait une autre version 2 CD sur ebay ("Tour Edition") avec un 2e CD de remixes et la pochette légèrement différente...

Dans tous les cas, la disco sera prochainement en place sur le wiki. Plein de pressages arrivent !! :D

Je viens de recevoir ma version Deluxe ... attention, ce n'est pas la version "Tour Edition" qui est encore différente.

Là, on a bien 2 CD mais avec de nouveaux titres sur le 2ème CD.

Sur le 1, on a l'album normal et ses 11 titres. Sur le 2ème on a 8 nouveaux titres (dont les 2 B-Sides du Maxi Beat & Pulse) + 1 remixe.

Et franchement, j'adore cette atmosphère envoutante qui se dégage de cet album et la voix très spéciale de Katie Stelmanis ! :coeurs:

http://www.discogs.com/Austra-Feel-It-Break-Deluxe-Edition/release/3292148

Modifié par captain
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Je viens de recevoir ma version Deluxe ... attention, ce n'est pas la version "Tour Edition" qui est encore différente.

Là, on a bien 2 CD mais avec de nouveaux titres sur le 2ème CD.

Sur le 1, on a l'album normal et ses 11 titres. Sur le 2ème on a 8 nouveaux titres (dont les 2 B-Sides du Maxi Beat & Pulse) + 1 remixe.

Et franchement, j'adore cette atmosphère envoutante qui se dégage de cet album et la voix très spéciale de Katie Stelmanis ! :coeurs:

http://www.discogs.com/Austra-Feel-It-Break-Deluxe-Edition/release/3292148

J'ai reçu le même hier ! :happy:

J'ai écouté vite fait les titres du CD 2 ce matin avant de partir. Pas mal pas mal ! :D

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J'ai reçu le même hier ! :happy:

J'ai écouté vite fait les titres du CD 2 ce matin avant de partir. Pas mal pas mal ! :D

Moi aussi c'était hier et ce matin, il était déjà sur une Clé USB dans la voiture :D Comme j'ai 30 minutes de route pour aller bosser ... autant dire que je me fais plaisir ! Et jamais je n'écoute la radio :laugh:

Voici le visuel de l'album :

Image postée

Modifié par captain
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Encore du dédoublage et de la symétrie ??? Mais ils ont un guignol qui sait faire que ça et qui fait les pochettes de tous les groupes en ce moment ? :blink:

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Encore du dédoublage et de la symétrie ??? Mais ils ont un guignol qui sait faire que ça et qui fait les pochettes de tous les groupes en ce moment ? :blink:

A quoi fais-tu référence ? J'ai loupé un épisode, je pense ... :unsure:
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A quoi fais-tu référence ? J'ai loupé un épisode, je pense ... :unsure:

Même style de pochette que le premier Goldfrapp ou qu'une image utilisée sur un site pour Florence & The Machine... J'ai l'impression de voir ça partout :zipped:

C'est pas original et c'est limite ringard, mais visiblement c'est à la mode :unsure:

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Voici le visuel de l'album :

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Cette pochette est celle de l'édition numérique ?

Parce que la mienne est identique à celle de l'édition "classique" (seul un sticker précise qu'il s'agit d'une édition deluxe).

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Cette pochette est celle de l'édition numérique ?

Parce que la mienne est identique à celle de l'édition "classique" (seul un sticker précise qu'il s'agit d'une édition deluxe).

Ah oui, c'est vrai :happy:
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A quoi fais-tu référence ? J'ai loupé un épisode, je pense ... :unsure:

Même style de pochette que le premier Goldfrapp ou qu'une image utilisée sur un site pour Florence & The Machine... J'ai l'impression de voir ça partout :zipped:

C'est pas original et c'est limite ringard, mais visiblement c'est à la mode :unsure:

Entre autres ...

Image postée

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C'est bien ce que je disais, ça dépend comment c'est fait.

Celle-là est particulièrement laide :siffle::happy:

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Voici les images que j'avais en tête :

Goldfrapp_0012102.jpg

florence-and-the-machine.jpg

Mais bon, on va pas polluer le topic avec ça, c'était juste un cri du coeur de surprise :D:P

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Le groupe a annoncé son retour : l'album "Olympia" sortira le 17 juin.

1. What We Done?
2. Forgive Me
3. Painful Like
4. Sleep
5. Home
6. Fire
7. I Don't Care (I'm a Man)
8. We Become
9. Reconcile
10. Annie (Oh muse, you)
11. You Changed My Life
12. Hurt Me Now

Le premier single est "Home" :

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Merci de l'info ... j'adore ! :ok: Et du coup, j'ai hâte !

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C'est beau j'adore sa voix... :coeurs: :coeurs:

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Le clip du nouveau titre "Home" a été dévoilé hier :

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Un article paru dans Next, à l'occasion de la sortie prochaine du nouvel album :

Source : http://next.liberation.fr/musique/2013/06/13/l-electro-choc-d-austra_907885

L’électro choc d’Austra

La Canadienne Austra, alias Katie Stelmanis, sort bientôt son nouvel album, «Olympia», potentielle déflagration de l’été. Rencontre avec une artiste singulière qui a choisi de s’entourer d’un groupe pour concocter ses bombes pop.

Une écoute d’Olympia a suffi à nous décider de rencontrer Katie Stelmanis. Avec ce nouvel album, celle qui a choisi son deuxième prénom, Austra, comme nom de scène, pourrait bien réaliser le hold-up musical de l’année. Après Feel It Break, sorti en 2011, qui possédait la beauté singulière d’une œuvre réalisée en autarcie, ce deuxième disque va à l’encontre de l’obsession actuelle pour le rétro, proposant des mélanges sonores audacieux, une virtuosité folle. Rencontre avec une artiste de 28 ans, qui prouve déjà que tous les génies de la musique ne trépassent pas à 27.

Cet après midi-là, un rayon de soleil inespéré dore les toits de Pigalle, où siège le label Domino. C’est dans une minuscule maison de poupée enserrée entre un sauna façon temple grec et le Divan du Monde que Stelmanis reçoit. La chaleur n’a pas altéré son maquillage, ni ses lèvres soulignées de rouge, ni son teint un peu trop clair pour être naturel. La Canadienne est aujourd’hui rousse, mais on l’avait connue brune (sa vraie couleur, semble-t-il, à étudier ses sourcils), puis blonde et rose. On devine qu’elle aime brouiller les pistes, ne serait-ce qu’avec sa robe aux allures de rideaux à peine customisés, qui donne à cette pratiquante de l’électro dark des airs de hippie relax.

Au commencement, les opéras de Puccini

Née et élevée à Toronto, la petite Katie, fille d’une mère moitié lettonne, moitié anglaise, et d’un père italien, passe tant de temps à chanter qu’à 10 ans, elle rejoint le chœur d’enfants de l’Opéra canadien. Là, celle qui se sent «bonne à rien et impopulaire à l’école» découvre un domaine où exceller, se faire des amis qui lui ressemblent. Elle se jette dans le travail, passe ses journées à jouer du piano, à écouter de grandes œuvres, et s’exercer sur les opéras de Puccini. «Mes parents étaient dubitatifs, s’amuse-t-elle. Ils sont fans de Frank Zappa et Bob Dylan, alors du classique à longueur de temps…» Mais ils l’encouragent, et jusqu’à ses 18 ans, elle connaît peu de distractions, consacrant toute son énergie à devenir chanteuse d’opéra. Sauf qu’au moment de commencer des études supérieures, elle hésite. La carrière impose tant de contraintes, et l’heure n’est-elle pas plutôt à l’amusement?

«Avant mes 18 ans, je ne m’intéressais pas à la culture pop, je n’avais jamais vu jouer un groupe de rock», avoue-t-elle. Au lieu d’aller à la fac, elle prend une année sabbatique et écume les salles de concerts, où «le volume sonore et le pouvoir physique» des performances scéniques l’impressionnent. Elle découvre la rigueur technique de Radiohead, se délecte de Björk et Nine Inch Nails. Puis elle cesse d’être spectatrice et rejoint Galaxy, un groupe rock de la mouvance riot grrrl. C’est un choc: elle doit désapprendre à chanter, oublier sa discipline de soprano et érailler sa voix pour l’adapter au punk. Question nouveauté, ce n’était pas fini: «Moi qui me croyais hétérosexuelle, j’ai réalisé que j’étais lesbienne.» Aujourd’hui, elle revendique avec fierté son homosexualité dans les médias – c’est sa manière de militer.

L’électro lui semble plus riche que le rock – ne serait-ce que parce qu’un synthé donne l’illusion de jouer de tous les instruments, comme un orchestre. Et de fait, Stelmanis compose Feel It Break chez elle, avec un clavier MIDI pour toute compagnie. Les nappes électroniques glacées, très Siouxsie Sioux, associées à une voix puissante, digne de Florence + the Machine, font ressortir la solitude de chansons teintées d’angoisse, juste secouées de beats dansants. Le disque est expérimental («je n’avais aucune idée de ce que j’étais en train de faire», dit-elle), mais reçoit d’excellentes critiques et donne lieu à une longue tournée.

Un travail d’équipe assumé

À force de jouer en concert avec ses musiciens, car elle en a embauché, Stelmanis se met à travailler en équipe. à l’arrivée, sur Olympia, seule la charpente des chansons lui revient. «Quand on compose seul, on tourne en rond, explique-t-elle. J’avais de grandes ambitions pour ce deuxième disque, mais ne savais pas comment m’y prendre. Confronter mon point de vue à d’autres m’a permis de réaliser ce que je voulais faire.» Et à la différence de Feel It Break, le nouvel album ne contient pas de boucles. Tous les sons ont été enregistrés sur de «vrais» instruments, par elle et ses cinq musiciens. Une façon de se distinguer de la concurrence, puisqu’elle avance qu’aujourd’hui, avec un ordinateur, il est relativement aisé de composer un album… Et une manière aussi de prendre ses distances avec Grimes ou Zola Jesus, autres talentueux électrons libres de l’électro-pop: «Ces filles ont créé une marque autour de leur musique, elles ont maintenant le potentiel de faire un carton. Pas moi. Je ne contrôle pas l’aspect visuel d’Austra.» (Néanmoins, la pochette d’Olympia s’avère un bel exemple de sophistication étudiée, avec une touche années 80, kitsch et légèrement surexposé à la fois.)

Katie Stelmanis surprend par sa propension à livrer sans ambages ce que d’autres s’évertueraient à cacher. Elle peut déballer une enfance difficile, une sexualité différente, une dépendance à ses musiciens pour créer. Un léger mieux, aussi: «Si j’ai l’air apaisée, c’est probablement parce que la musique me sert de catharsis et me libère de mes angoisses», dit-elle. Les titres d’Olympia, qui laissent en effet présumer qu’un certain nombre de problèmes restaient à régler (Hurt Me Now, You Changed My Life, Forgive Me), sont plus intimes que ceux de l’album précédent, où elle collait les mots au hasard des mélodies. Il semblerait que le goût d’écrire lui soit soudain apparu: «Écouter les paroles m’a permis de redécouvrir toute ma collection de disques, de Cat Power à Perfume Genius [autre petit prodige enfermé dans sa chambre à composer des chansons romantiques, ndlr]. Mais je ne suis pas la poétesse du groupe, c’est la choriste Sari Lightman qui a toutes les bonnes idées.»

Cette énigmatique gémeaux, qui ne croit pas aux astres mais les convoque, mi-figue mi-raisin, comme explication à son caractère aussi réservé qu’expansif, est donc également grand seigneur. On ajouterait (quoique ce ne soit pas très rock, mais l’est-elle): d’un calme olympien.

Olympia (Domino/Sony Music), sortie le 17 juin.
Austra se produira à la Route du Rock (Saint-Malo) le 14 août.

Olympia en douze titres

Plus hétérogène que Feel It Break, ce deuxième album prend aussi plus de risques, osant des influences très variées. Comme un rythme reggae et un chœur r’n’b sur We Become; un tempo ralenti et un son d’orgue barré sur Hurt Me Now; des percussions dance sur Annie (Oh Muse, You) ou un beat techno sur Painful Like. Autant de sons qui enrichissent le disque, la voix de Stelmanis et son timbre électro-gothique servant de fil rouge. Déconcertant au premier abord, Olympia se révèle peu à peu entêtant, autant dans sa structure (de l’ouverture progressive de What We Done à la ballade finale Hurt Me Now) que dans le détail, où chaque élément, chaque chanson, participe à l’installation d’une marqueterie sonore toute en tension et variations.

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Plus j'écoute le nouvel album, plus je le trouve bon ! Meilleur que le premier, plus travaillé, plus cohérent.

Petite review des Inrockuptibles, qui eux aussi ont apprécié :

L’electro d’Austra s’ouvre à la lumière

Avec un album aussi dense que dance, les Canadiens s’extirpent de leurs vieilles frusques gothiques pour offrir leur electro à la lumière. Une sublime mutation.

Bien sûr, la transformation capillaire – on l’avait quittée rousse, on la retrouve blonde platine – aurait dû nous mettre sur la voie : la Katie Stelmanis que l’on retrouve deux ans après le succès de Feel It Break, le premier album d’Austra, n’est plus tout à fait la même. La leadeuse du groupe originaire de Toronto qui a su, à l’aube des années 2010, rendre contemporains khôl, vieilles dentelles et ambiances electro goth, a accompli une petite révolution. Un changement d’attitude, une façon de se positionner par rapport aux autres et à la musique qui transparaît à chaque note, chaque beat de l’excellent Olympia. Un deuxième album qui parvient, avec coolness et presque nonchalance, à un petit tour de force : énoncer plus clairement que jamais l’identité d’Austra tout en prenant à revers quasiment tous les principes – esthétiques et humains – sur lesquels reposait le groupe.

Car jusqu’alors, Austra était surtout Stelmanis. Grandie à Toronto, passionnée d’opéra, virtuose vocalement et rompue depuis l’adolescence à la composition, la jeune femme avait pris l’habitude d’écrire ses morceaux seule, sur son ordinateur. Puis elle les présentait au reste du groupe qui l’aidait à affiner les arrangements. Le son d’Austra portait les stigmates de sa production : un assemblage de sons préprogrammés, le plus souvent empilés les uns sur les autres, très froids, avec lesquels contrastait la voix puissante et incantatoire de Stelmanis. Dès Home, magnifique premier single d’Olympia, on sut que le groupe avait pris un tournant. Après une partie dans un style très torch-song et intime au piano, la chanson mue en un redoutable hymne house porté par des basses chaudes et un souffle dance-floor directement venu de Chicago.

La métamorphose s’amorce à la fin de la tournée, longue, éprouvante et pleine d’enseignements de Feel It Break, en janvier 2012. Le groupe a pu ouvrir pour de gros monstres indie tels que The xx ou Gossip et a énormément appris sur scène. “J’avais tendance à m’enfermer en moi-même quand je sentais le public frileux. Beth Ditto fait l’inverse : elle crie ‘regardez-moi’. Et ça finit toujours par marcher. Ça a été une grande leçon”, explique Katie.

Elle apprend également énormément au contact de vieux albums de Cat Power ou de ceux de Perfume Genius, qui lui tiennent compagnie pendant un long break à Seattle. “Pour la première fois, j’ai vraiment écouté les paroles des chansons. Jusqu’alors, les mots étaient avant tout des sons, je n’y accordais pas d’importance. Ces artistes m’ont bouleversée. J’ai réalisé que j’avais envie de communiquer des émotions aussi fortes dans mes chansons. Dans la vie de tous les jours, je communique très mal.”

Sortis très unis de la tournée, où ils avaient commencé à composer ensemble, Stelmanis, Maya Postepski (batterie, programmation) et Dorian Wolf (basse) partent s’enfermer en studio – un gros bâtiment posé au bord de l’autoroute, dans le Michigan. Ils dorment sur place et n’en ressortiront que cinq semaines plus tard. “Il n’y avait rien d’autre à faire. On était tous un peu cinglés”, rigole Katie. Tous les trois, ils posent les balises du futur Olympia : un disque électronique aux sonorités chaudes, totalement enregistré live, à la façon d’un vieux groupe disco de la fin des 70’s. “Maya a beaucoup travaillé avec de vieilles boîtes à rythmes 909. C’est une direction que pas mal d’artistes sont en train de prendre, explique-t-elle. La mouvance qui consiste à tout faire par ordinateur touche à sa fin. Les musiciens électroniques reviennent dans le monde réel. Je crois que les gens ont envie d’imperfection.” On ne peut qu’acquiescer, en pensant aux derniers disques de Daft Punk ou de The Knife, qui renouent complètement avec cette recherche de sons organiques, chauds.

Le résultat, Olympia, est une réussite totale. En collant presque exclusivement au dance-floor, le disque aligne les tubes, de l’inaugurale et enlevée What We Done? au tourbillon rythmique Fire, en passant par la très groovy Annie (un titre qui laisse éclater le talent de Postepski). Et si les thèmes des chansons restent dark et intimes (on y parle beaucoup, comme souvent chez Stelmanis, de culpabilité et de peur de l’abandon), les nouveaux arrangements, plus house et techno, changent totalement la façon dont on perçoit la voix puissante de la chanteuse. Parfois sursignifiant et trop ouvertement sombre, Austra prend une nouvelle dimension plus lumineuse et adopte une position musicale beaucoup plus ambitieuse, à la frontière des genres, loin des catacombes.

Concerts le 14 août à Saint-Malo (Route du rock) et le 7 novembre au Festival les inRocKs (soirée Domino/Double Six)

source : http://www.lesinrocks.com/musique/critique-album/lelectro-daustra-souvre-a-la-lumiere/

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