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Lana Del Rey


Axwell

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Les médias branchouilles en parlent encore et encore... La nouvelle Nancy Sinatra, ce serait donc elle : Lana Del Rey. :happy:

 

Découverte (bien orchestrée ?) sur Internet grâce à une vidéo faite maison avec iMovie pour créer le clip de sa chanson "Video game", celle-ci a très rapidement circulé de blogs en réseaux sociaux. On découvre une jeune fille qui semble tout droit sortie des années 50, fleurs dans les cheveux et moue siliconeusement boudeuse.

Découverte, ou plutôt redécouverte, car trois titres avaient déjà été commercialisés en 2008, sans grand écho, sous le pseudo de Lizzy Grant, avec l'EP digital "Kill kill".

Il n'en demeure pas moins que son univers musical est déjà bel et bien posé, en 3 titres. De grandes envolées de cordes, des titres mélancoliques interprétés d'une voix feutrée, au grain doucement travaillé par la cigarette.

 

L'album "Born to die" sortira le 30 janvier 2012.

lana-del-rey-born-to-die--2.jpg

____________________

 

Son premier single (double face A) : "Video games" / "Blue jeans"

Video games

 

 

Blue jeans

 

 

Le nouvel extrait, "Born to die" (clip officiel à venir, réalisé par Woodkid)

(et celui que je préfère des 3 extraits ! :happy: )

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Une interview réalisée pour Next-Libération.

Lana Del Rey, la dahlia noire

Un seul clip diffusé sur Internet, «Video Games», a suffi pour faire de cette jeune chanteuse américaine le phénomène pop de la saison. Alors, buzz ou bluff ? Rencontre, à Paris, avec une créature étrange sortie d’un film des années 50.

Image postée

Lana Del Rey - Jean-Baptiste Mondino pour Next

Elle demande deux heures de préparation pour la séance photos (coiffure, maquillage et stylisme), conseillée par un drôle d’oiseau surnommé Johnny Blue Eyes. Elle, c’est le phénomène musical du moment, Lana Del Rey, 25 ans, ovni plastique.

Il y a trois mois, un clip circule sur la toile et connaît un succès gigantesque et immédiat. Video Games présente une série d’extraits de films noirs, de jeunes skateurs ou de stars du hip-hop, le tout trouvé sur YouTube et monté de façon artisanale.

Au milieu de ces images, Lana, jeune femme au physique fascinant, lolita des années 50 à l’air gangsta des temps modernes, chante d’une voix suave et chaude ses drames amoureux. La moue est boudeuse, le clip fait le tour de la planète et propulse la jeune femme au rang de starlette 2.0. L’emballement commence.

Le public tombe sous le charme de la chanteuse mystère, excité par cette bouche, gonflée au collagène à l’évidence, et par les mélodies dramatiques qui s’en échappent. Mais nombre d’internautes aiment détester ce qu’ils considèrent comme un produit purement marketing et s’amusent à fouiller les tiroirs du web à la recherche de «l’avant Lana». Des parodies de son clip ou des sites moquant ses lèvres se multiplient.

Jeune effarouchée ou femme fatale

Quand elle quitte enfin sa chambre, une robe blanche et des roses sur la tête, pour rejoindre l’équipe de Jean-Baptiste Mondino sur le toit d’un hôtel parisien, on la croit tout droit sortie de YouTube. Mêmes cheveux légèrement ondulés, même maquillage fifties.

Ses pas sont lents, sa voix faussement timide ressemble à celle d’une lycéenne naïve, elle a des regards de biche égarée. Lana Del Rey n’est pas vraiment à l’aise, surtout lorsque le photographe lui explique qu’il va faire un gros plan sur ses lèvres. Panique : «Oh non, pas ma bouche.»

Cette bouche ourlée qui provoque tant de railleries n’est pas franchement assumée par l’intéressée, qui, après négociations, se laissera aller et aura même plaisir à prendre la pose. La biche prise dans les phares se mue en femme fatale.

Lana enlève ensuite son costume de scène et enfile jean, chemise blanche, ballerines noires, et commande un cappuccino. Elle pose devant elle les quelques cigarettes qu’elle a piquées à différentes personnes, s’installe, les jambes en tailleur, souffle enfin.

De près, on remarque les faux cils, le maquillage ultra prononcé, mais on devine aussi une jolie jeune fille aux traits fins. La nuit d’avant, Lana Del Rey tournait son nouveau clip, Born To Die, à Fontainebleau avec Yoann Lemoine, auteur sous le nom de Woodkid du sublime Iron : «C’est un génie, il m’a donné tout ce dont je rêvais, il a totalement respecté mon univers.»

C’est la première fois que Lana Del Rey met les pieds à Paris et elle n’a «même pas eu le temps d’aller voir la tombe de Jim Morrison». La semaine suivante, elle enregistrera deux émissions de télévision et se produira sur la scène du Silencio et au Nouveau Casino.

Quel déluge de sollicitations pour Lana Del Rey, née Lizzie Grant il y a 25 ans au cœur de Manhattan. La famille – ses parents sont agent immobilier et professeure, elle a un petit frère étudiant et une petite sœur photographe – a ensuite migré au nord du pays, à Lake Placid, avant d’envoyer Lana, à 15 ans, dans un pensionnat du coin : «Je vivais dans ma tête. Je n’étais pas vraiment seule, je réfléchissais beaucoup, j’essayais de comprendre qui j’étais, ce que je voulais faire.»

Lizzie/Lana retourne à New York à 18 ans et, après des études de philosophie vite interrompues, commence à écrire ses premières chansons et à les jouer dans des clubs. Les préoccupations de la jeune Lizzie sont les mêmes qu’aujourd’hui : «L’amour et ma vision du futur, une sorte de fantasme sur mon avenir. Le rêve d’une vie meilleure, de paix intérieure.»

Lorsqu’on lui demande pourquoi elle n’était pas en paix, avant, Lana lâche un petit rire nerveux qui reviendra à chaque question intime : «C’était un peu le bazar dans ma tête. Désormais je peux répondre aux questions que je me posais jadis, je me connais parfaitement bien.»

Et puis, Lizzie est devenue Lana : «Je voulais un nom de groupe. J’ai choisi Lana Del Rey parce que je trouve la sonorité vraiment belle. Il n’y a pas eu de rupture entre Lizzie Grant et Lana Del Rey, mais Video Games a tellement retenu l’attention que les internautes ont fouillé et essayé de comprendre qui j’étais. J’ai créé un monde sonore pour l’album (1) [à venir mi janvier, chez Polydor, ndlr], qui correspond au monde visuel de mes clips. je n’ai pas inventé une seconde personnalité, je deviendrais folle et surtout, je n’en ai pas besoin. »

Lana fait ses clips avec imovie

Tous les doutes sont permis depuis l’apparition de cette fille sortie de nulle part. Est-ce bien elle qui a réalisé ses premiers clips comme elle le prétend ? Comment est-elle arrivée à un tel buzz en un temps record ?

Une légende court selon laquelle une attachée de presse, annonçant son départ, aurait livré à tous ses contacts son dernier «coup de cœur» : Video Games. Lana écarquille les yeux : «Vraiment ? C’est tellement romantique», s’exclame-t-elle en montant dans les aigus.

La vérité serait plus simple : «J’ai mis la vidéo sur mon compte YouTube et chaque jour, je voyais le nombre de vues augmenter. Trente jours plus tard, Radio 1 a diffusé le titre quand l’animatrice Fearne Cotton a dit qu’elle adorait le morceau, puis pas mal d’artistes influents ont suivi, comme The Weeknd ou Yoann Lemoine (Woodkid). C’est à ce moment-là que j’ai rencontré des gens de majors. Aujourd’hui, j’ai deux managers dont je suis très proche.»

Lana Del Rey travaille principalement avec trois personnes : Justin Parker, un compositeur et producteur à Londres, son meilleur ami Dan Heath, compositeur de musiques de films à Hollywood, et Emile Haynie pour les rythmes hip-hop.

Les inspirations de la chanteuse sont surtout visuelles : le cinéma des années 50, des paysages qu’elle connaît (Brooklyn) ou pas (Monaco, Paris) et qui la «bouleversent».

Musicalement, Lana dit avoir toujours eu besoin d’un arrière-plan très orchestral et d’une rythmique hip-hop : «ça donne une beauté différente et une tension qui rappelle… je ne sais pas… la vie.»

Quant aux clips, elle confirme, presque offensée, en être la réalisatrice : «Je travaille avec iMovie. Comme pour le logiciel Word, on copie/colle, c’est vraiment facile. J’ai eu un problème de copyright avec certains éléments que j’utilisais, j’ai dû retirer sept secondes et les remplacer. Mais la plupart des gens étaient ravis que j’utilise leurs images parce qu’ils adoraient le clip.»

Sa popularité, l’effraie-t-elle ? «Maintenant oui. Vous savez, je n’aime pas être au cœur d’une controverse, ce n’est pas dans ma nature.» Elle ne sait pas si elle se sent assez armée, entourée ou forte pour l’instant : «J’adore chanter, mais ce n’est pas le plus important dans ma vie. Si ça devenait trop difficile à supporter, j’arrêterais.» Son accomplissement ultime, finit-elle par lâcher avec une certaine coquetterie, serait d’« être une bonne personne ».

(1) Lana Del Rey a encore cinq morceaux à produire pour son disque et un titre à enregistrer pour celui de Damon Albarn.

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La discographie de Lana Del Rey fait son apparition sur le wiki :happy:

Encore modeste pour le moment, elle s'étoffera sans doute rapidement !

==> Image postée

Votre aide est la bienvenue pour la complèter ou pour en corriger les erreurs ;)

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Le clip officiel du single "Born to die", réalisé par Woodkid.

Sortie du single : le 23 janvier 2012.

Sortie de l'album : le 30 janvier 2012.

(source : www.lanadelrey.com)

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Le maxi CD "Video Games - The Remix EP" est désormais disponible. :pompom:

(Qui a dit que le maxi CD était mort ? :D)

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Ebé, ils doivent vraiment croire en elle :ohmy:

Ah mais carrément !

CD commandé, fiche bientôt disponible sur le wiki. :ok:

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Je crois que je suis en train d'aimer :unsure:

Born to die est vraiment bien

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Lana Del Rey : naissance d'une icône

A peine deux morceaux, et Lana Del Rey est déjà sur toutes les lèvres. Avant la sortie d'un album à la fois animal et cérébral, la troublante Américaine nous a longuement reçus, histoire de faire taire quelques rumeurs. En tête des charts, elle s'étonne du succès de sa musique "trop bizarre".

Depuis son apparition, fantomatique, sur les scènes européennes, on a beaucoup parlé des lèvres de Lana Del Rey. Trop opulentes pour êtres vraies, elles seraient, comme leur propriétaire, la création d’un savant fou. Dommage que l’on se soucie tant de ces lèvres et si peu de ce qui en coule, fluide et toxique : le chant d’une sirène, qu’on aurait tort de ne pas suivre aveuglément dans ses abysses de délices, à moins d’être bouché.

Des légendes tenaces collent aussi à Lana Del Rey, née Elizabeth “Lizzy” Grant : elle serait fille à papa-magnat (faux), aurait, dans sa jeunesse, été la pouliche docile d’un fabriquant de pop-stars interchangeables, suffisamment malléable pour avoir sorti un premier album de pop sirupeuse à décolleté aguicheur.

On n’entend pourtant rien de cette vulgarité clinquante sur les chansons de ce premier album qui traînent sur le net, prototypes de la pop vaporeuse qui fait aujourd’hui sa gloire. Femme sans racines, ballottée par la tempête d’une réputation inouïe, l’Américaine a beau n’avoir commercialisé que deux chansons en 2011, les imposantes Video Games et Blue Jeans, elle est déjà adulée ou haïe avec une passion inhabituelle. Elle est le visage pop du moment, et les hipsters l’ont vite sanctionnée pour deux crimes commis contre la morale même de leur dogme : posséder un passé, posséder un avenir. Mais le grand public, qui a acheté par centaines de milliers ces deux titres, se fiche pas mal des casseroles que pourrait éventuellement traîner Lana Del Rey. Tout artiste a droit à une jeunesse et à ses maladresses. C’est la pop-music : on vient comme on est, pas fatalement comme on naît.

Pour ceux qui douteraient encore de la véracité insensée de son chant, on a récemment vu Lana Del Rey en concert acoustique à Londres. En vision lynchienne d’un piano-bar de Vegas, elle donna un concert à couper le souffle, qui la fit passer en un clignement de longs cils d’une pop funéraire à la Mazzy Star à une torch-song digne de Shirley Bassey. Une voix maîtresse, autoritaire, qui contraste avec le malaise de ce corps trop long, encombré de lui-même, de ces doigts serpentins dont elle ne sait que faire et qu’elle entortille dans sa jupe ou les fils du micro. Elle inventait-là une sorte de lounge-music spectrale, aux accents gothiques, farouchement cinématographique.

D’elle, son jeune manager Ed dit : “Partout où elle passe, des mecs tentent de la toucher, comme si elle n’était pas réelle…” La première fois que l’on avait rencontré Lana Del Rey, on avait effectivement été frappé, indisposé même, par son irréalité : rencontre d’un troisième type, d’une femme virtuelle, peut-être un hologramme. Elle se déplaçait en une traînée de poudre, à la façon ondulante de Lisa Marie Smith dans Mars Attacks. Mais on n’a pas eu besoin de toucher Lana Del Rey – surtout dans une suite de Sofitel, il y a désormais jurisprudence – pour mesurer à quel point elle était de chair et de (mauvais) sang, incarnant miraculeusement l’excentricité, la beauté et le mystère de ses chansons. Jusqu’à présent, la chanteuse n’avait rien fait vraiment pour s’expliquer sur son passé et sa rédemption, fuyant les interviews ou, en les acceptant, esquivant les questions. D’où la rareté de cet entretien, le plus long et le plus personnel qu’elle ait jamais accordé.

Quel est ton premier souvenir de chant ?

Lana Del Rey – Je me revois à côté de ma grand-mère, nous chantons Donnie Brasco, et pour la première fois je ressens du plaisir à chanter. Je chantais aussi à l’église, à l’école, partout… Mais c’est quelque chose que je ne travaille pas. Je n’ai aucune discipline, aucune technique, je n’ai jamais pris la moindre leçon. J’aime juste jouer avec ma voix, du plus aigu au plus grave. Quand je m’entends chanter, l’autorité de ma voix me sidère. Ça paraît naïf de dire ça, mais j’adore mes chansons, je suis émue aux larmes… Quand je me retrouve en studio seule face au micro, je suis tellement libérée, capable de tout… Je me sens plus qu’ailleurs en sûreté dans ces petits écrins que sont mes chansons. Dans la vie, je ne suis pas bonne à grand-chose : mon seul talent, c’est de chanter. Dans une chanson, je sais exprimer exactement ce que je ressens, plus encore que dans la conversation. C’est un vrai soulagement de ne pas devoir tout raconter, expliciter.

Comment expliques-tu à tes producteurs le son, unique, que tu désires pour tes chansons ?

Je leur demande par exemple que les cordes sonnent comme la rencontre d’American Beauty et de Bruce Springsteen à Miami. Ou je leur dis : “Pense à une lycéenne qui fait le mur pour aller se défoncer”.

Tu es donc autant metteuse en scène que musicienne ?

Metteuse en scène, oui, ça me correspond bien. D’autant plus que les arrangeurs de cordes que nous utilisons viennent tous du cinéma. Je suis très sensible au son dans un film, j’adore par exemple la BO de Thomas Newman pour American Beauty, celles du Parrain, de Scarface… Les films sont une thérapie pour moi, je les regarde seule, toujours les mêmes, attendant leur happy end. Ils m’inspirent musicalement, notamment pour les cordes, mais pas pour les paroles, car là, tout est autobiographique : je ne peux pas emprunter, tricher.

Pourquoi avoir inventé le personnage de Lana Del Rey et avoir abandonné ton vrai nom, Elizabeth Grant ?

Il n’y a aucune frontière, aucun rôle assigné. On m’appelle indifféremment Lizzy ou Lana. Quand j’étais plus jeune, j’étais surtout écrivaine, Lana était mon projet artistique, le groupe que je n’ai jamais eu. J’avance sans masque. Lana ne me donne aucun droit, aucune licence.

Travailles-tu beaucoup ?

Francis Ford Coppola a dit un jour : “Si tu t’assieds chaque jour à un bureau, ta muse saura où te trouver.” J’ai essayé mais ça ne marche pas. Elle vient quand elle veut, où elle veut. Parfois, elle m’abandonne pendant des mois. Mais je n’ai plus peur de son absence, je sais qu’elle reviendra, qu’une chanson me tombera dessus, d’un bloc, au moment où je ne m’y attends pas. Je n’ai pas besoin d’une pièce ou d’un bureau, car j’ai mon sentier secret, depuis huit ans. Il part de la 59e Rue, suit les quais jusqu’à Canal Street, traverse les quartiers chinois et italien, puis remonte par l’East Side… Je me suis rendu compte que pour que mon esprit vagabonde mon corps devait être en mouvement. J’ai croisé Lou Reed plusieurs fois, il utilise visiblement la même technique ! J’ai toujours fait ça, depuis mon enfance à Lake Placid, au nord de New York, presque à la frontière canadienne. Je partais alors dans la forêt, seule par choix… C’était très isolé, montagneux, très sombre, il y avait un côté un peu Twin Peaks. Pas étonnant que je me sente chez moi dans les films de Lynch ! Dès mes débuts, on a d’ailleurs décrit ma musique comme “lynchienne”. Nous avons sans doute tous les deux des coeurs noirs.

Quand as-tu commencé à écrire ?

Très jeune. De la poésie, puis des nouvelles, puis enfin des chansons, affreuses au départ. J’ai fait des études de philosophie et de métaphysique. Cette passion des mots, je la dois à mon meilleur ami Gene, mon prof d’anglais à l’époque. Il m’a présenté, à 15 ans, des livres de Jack Kerouac, Allen Ginsberg… Soudain, je n’avais plus l’impression d’être seule, perdue dans mes chimères. Je savais enfin qu’il y avait des gens comme moi, un peu bizarres, en marge. J’ai vraiment été sauvée par les poètes beat, ils ont ouvert une immense fenêtre pour moi, tout en me rassurant sur ma santé mentale. A Lake Placid, il n’y avait pas grand monde avec qui partager mon univers : les livres sont donc devenus mes amis intimes. Ils me parlaient de New York, de gens dont je devenais l’intime. J’ai retrouvé cet esprit en étudiant la philosophie, entourée de gens qui n’avaient pas honte de poser des questions, qui demandaient “Pourquoi existons-nous ?” au lieu de “Quel temps fera-t-il demain ?”.

Pourquoi t’être lancée dans la musique ?

Quand j’ai débarqué à New York, à 18 ans, un petit label m’a offert 10 000 dollars pour faire un premier disque. J’ai passé un an dans ma chambre sur la 42e Rue à le peaufiner, à le produire. Il m’a servi d’exutoire, j’avais besoin de me purger de mes idées noires. Le résultat est magnifique. Mais personne ne l’a entendu, hormis quelques fans qui me suivent depuis. C’est un disque très sombre, inconfortable. Je n’étais qu’une gamine de 18 ans, mon son s’est affiné depuis, mais pour moi il n’y a pas de révolution entre cet album et le suivant : juste un trou noir de six ans. Mais bon, je ne vais pas revendiquer mon authenticité, ma crédibilité, alors qu’au fond de moi je ne me sens même pas comme une vraie chanteuse de scène… Je suis avant tout une écrivaine, puis peut-être une chanteuse. Monter sur scène, c’est contre ma nature, je ne suis pas née exhibitionniste.

La scène, ce n’est jamais un plaisir ?

Je suis trop concentrée pour me laisser aller, j’ai peur du faux pas, alors je contrôle tout. Quand je vois des images de Jeff Buckley, cette liberté inouïe, je me dis que lui incarne vraiment la musique. Pas moi. Je ne parviens pas à m’évader. La musique, c’était sa vie. Je pense constamment à lui. A Elliott Smith aussi. Mais j’ai dû me débarrasser de tous ses disques, je sentais une hostilité, un côté maléfique…

Tu es une rêveuse ?

Je l’ai été enfant, jusqu’à ce que je refuse de m’évader de la réalité, que j’accepte d’en voir la beauté. Je me suis réveillée et j’adore ce monde. Ma musique est très floue, rêveuse, alors je compense avec des paroles crues, ancrées dans le quotidien. Je ne triche pas. J’ai été élevée avec des valeurs traditionnelles mais depuis ma vie n’a pas été très orthodoxe. J’ai toujours écouté mon instinct, suivi une route complexe mais personnelle. Les seules valeurs que j’ai gardées et que je revendique sont l’honnêteté et l’intégrité. Dès l’école, les instituteurs l’ont très vite compris. J’étais libre, ils me laissaient apprendre seule, à mon rythme. J’ai toujours vécu comme ça, dans ma propre tête, à me poser des questions sans répit. Et j’avais peur : de faire de la musique, de ne pas parvenir à mes fins.

Ta vie a vraiment commencé en arrivant à New York, à 18 ans ?

Il n’y a jamais eu de conflits avec mes parents. Enfants, même si nous n’avions pas beaucoup de disques à la maison, nous chantions tout le temps entre nous. Mais mon apprentissage de la musique, sur scène et sur disque, je l’ai effectivement vécu en débarquant à New York. J’ai découvert en même temps Sinatra, Dylan, Jeff Buckley, Nina Simone, Elvis, Nirvana… Et j’en suis restée là : j’avais trouvé le bonheur. Depuis j’écoute les mêmes quelques disques en permanence, obsessionnellement. C’est rare qu’une nouveauté s’incruste : la dernière fois, c’était le collectif hip-hop Odd Future.

Analyses-tu beaucoup ce que tu écoutes ?

Je n’analyse rien, mon cerveau filtre les choses de manière naturelle. De toute façon, musicalement, ça ne me servirait à rien : la musique des autres ne m’inspire pas pour la mienne. Je serais d’ailleurs bien incapable de décrire ma musique, ses influences. Elle est juste… trop bizarre. J’aime quand mes chansons et moi ne faisons qu’un, je l’ai ressenti dès que j’ai écrit Video Games. Puis j’ai écrit très rapidement Blue Jeans sur la plage de Santa Monica, et là, j’ai su ce que serait l’ambiance de l’album : un côté à la fois estival et sombre, la jouissance des feux de l’été et la certitude que ça ne durera pas. Video Games, j’ai immédiatement compris que ça serait une chanson importante pour moi, elle donnait une suite à Yayo, le dernier titre que j’adorais sur mon premier album. Mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle deviendrait une chanson populaire : trop longue, trop personnelle.

Comme dans toutes tes chansons, ce mélange de cérébral et d’animal…(Elle coupe)… Oui, c’est exactement ça. Même si j’ai passé la plus grande partie de ma vie enfermée dans ma tête, je suis hantée par le plaisir physique. J’adore ma chanson Born to Die pour ça : blottie dans ses bras, j’y ressens la passion de mon amoureux, une vraie métamorphose neurologique. Ça me fait vraiment du bien d’échapper à ma réalité mentale. J’aime juxtaposer ce sentiment d’extase avec cette idée fixe que tout se finit par la mort… Je ne connais pas de meilleure combinaison que l’animal et le cérébral.

Recueilli par JD Beauvallet

Source : site officiel des Inrockuptibles

http://www.lesinrocks.com/musique/musique-article/t/75739/date/2012-01-05/article/lana-del-rey-naissance-dune-icone/

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L'album a leaké aujourd'hui, et force est de constater qu'il est vraiment envoutant :coeurs:

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Elle prend cher aux US en ce moment à cause de sa prestation ratee de y'a 10 jours...

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L'album a leaké aujourd'hui, et force est de constater qu'il est vraiment envoutant :coeurs:

Je plussoie :happy:
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Le record de téléchargements d'albums est pulvérisé cette semaine 17000 dl de "Born to die" :pompom:

Le précédent record était détenu par David Guetta et seulement 11000 ventes digitales

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Pas moins de 4 supports commerce viennent d'être édités pour le single "Born to die". :ok:

--- 7" picture disc ---

Image postée

A - Born To Die

B - Born To Die (Woodkid & The Shoes Remix)

--- CD 2 titres (MCD) ---

Image postée

1 - Born To Die

2 - Video Games (Rainer Weichhold & Nick Olivetti Radio Edit)

--- CD 6 titres (MCD)---

Image postée

1 - Born To Die (Album Version)

2 - Born To Die (PDP/13 Remix)

3 - Born To Die (Woodkid & The Shoes Remix)

4 - Born To Die (Parrade Remix)

5 - Born To Die (Chad Valley Remix)

6 - Video Games (Rainer Weichhold & Nick Olivetti Clubmix)

--- 12" (vinyle couleur blanche)---

Image postée

A1 - Born To Die (Album Version)

A2 - Born To Die (PDP/13 Remix)

B1 - Born To Die (Woodkid & The Shoes Remix)

B2 - Born To Die (Parrade Remix)

B3 - Born To Die (Chad Valley Clubmix)

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Et tu vas tout acheter ? :sournois:

Oui ! :D

J'ai déjà le CD maxi 6 titres et le 12" (très joli, le vinyle est tout blanc). J'attends les 2 autres supports. :happy:

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Le single "Blue jeans" est en route. Il y avait déjà le clip (voir plus haut), voici le CD promo et le 7" :happy:

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A - Blue jeans

B - Carmen

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1. Radio edit

2. Album version

3. Penguin Prison remix

4. Mark Knight mix

5. Rac remix

6. Photek remix

7. Club Clique 'nothing is real' remix

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Tu l'as le CD promo ? :sournois:

Vu les prix pratiqués, les promos de Lana Del Rey sont hors de ma portée. :triste2:
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Mark Kinchen a remixé "Blue Jeans" dans l'esprit un peu Nightcrawlers

J'adore !

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Mark Kinchen a remixé "Blue Jeans" dans l'esprit un peu Nightcrawlers

J'adore !

Plutôt pas mal. :happy:
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Deux nouvelles pièces ont fait leur apparition à l'occasion du Disquaires Day :

Le 7" de "Born to die" dans sa version classique (pochette cartonnée)

Image postée

Le 12" de "Video games" avec une pochette générique stickée, comme l'était celui de "Born to die"

Image postée

Un clip a également été réalisé pour "Carmen", bien que ce titre ne soit que la face B du single "Blue jeans". Il reprend la technique de "collages" de séquences filmées, comme pour celui de "Video games" et "Blue jeans" première version.

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